Non, la nouvelle n'est pas le genre le plus lu dans la RALM... Les articles polémiques, satiriques, humoristiques prennent la tête... et de loin ! Suivis par la poésie, et encore... la moins sujette à caution. Comme lanterne rouge, c'est le théâtre qui ferme la marche, à peine précédé par la nouvelle.
Pourtant, ce ne sont pas les nouvelles qui manquent au concert mis en place ici depuis plus de quinze ans... Des centaines...! En voici quelques unes, avec leurs auteurs les plus lus. Y en a-t-il pour tous les goûts?

Et pour préfacer ce nouveau numéro anthologique de la RALM, voici la treizième « branlette » :
(La "branlette" est une sorte de nouvelle — une paresse narrative qui a sa place dans le roman de LUCE [Phénomérides...])

Alfred Tulipe ressentit les premiers signes de la maladie qui allait le tuer la veille, je crois, du jour où le Virgilio accosta. Nous étions à Brindisi. Je ne connaissais pas Alfred Tulipe. Je l'eusse connu s'il eût pris le soin de faire figurer son nom dans nos manuels de littérature. J'en transportais un dans mes bagages. Aucun passager, à ma connaissance, n'y était inscrit. Certes, je n'avais pas eu accès à cette liste ni au rôle. Mais j'avais beaucoup marché sur les ponts pendant ces six jours de cabotage. Avec le beau temps. Cela va sans dire. La côte rutilait au soleil. Je m'ennuyais. Je me nourrissais d'entrées et de desserts. Buvant peu, car je sais danser et même nager. On me connaissait maintenant.

Aussi, quand Alfred Tulipe se mit à vomir au bord de la piscine, je fus étreint par la même angoisse.[...]