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Fille de la forêt
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 Article publié le 21 septembre 2014.

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Un soupçon d’éternité
Une poussière d’étoile
Un sillon perdu dans le champ labouré
Labour, labeur
Grasse matinée
Elastique, pratique, comique, tragique
Tragi-comique
Le temps
Hoquet du destin
Nausée, farces éhontées, dégoût profond
Tsunami des haines de soi montées en épingles
Mince pinacle
Pyramide dorée à la pointe émoussée
Le temps
Le temps d’en rire
Ivresse des profondeurs
Ailes de poisson dans le cerveau grisé
Toutes les plages sont grises ce matin
Un mince filet d’eau coule entre les lignes
Plates certitudes, cimes affolées

Réunion au sommet des grands de ce monde
Cloche-pied, pied-bot et cul de jatte se concertent longuement
Pour déterminer la marche à suivre
C’est la crise
A main levée, on vote une recette magique
Digne des pieds nickelés
Niqué, l’ennemi, terrassé, pourri, foutu, annihilé
Enfin, on espère, on espère toujours !
Ineptes adeptes, tremblez !
Un vent de folie va souffler

Prenez donc un soupçon d’éternité
Une plume, un cheveu, un cil, comme vous voulez-pouvez
Plongez le tout dans un nuage de lait citronné
Plongez-y un jaune d’œuf poivré
Un ou deux grains de folie douce
N’oubliez pas le zeste de bonté
Indispensable par les temps qui courent
Un geste n’engage à rien, une bonne action n’est pas sans conséquence
Il s’agit tout de même de faire bonne figure
Ajoutez un chouïa de cruauté
Un trait d’esprit
Une rondeur inattendue
Une pointe de sel
Remuez, touillez, agitez
Le cocktail prend forme à l’aube,
Se boit entre chien et loup
A la nuit tombée, l’homme se relève
Transformé
Plus qu’à le brancher sur le premier transformateur venu
L’avenue des rêves perdue fera l’affaire
Assez large, assez longue pour accueillir le défilé sans fin des plaintes électriques
Lâchez les chiens, dieu reconnaîtra les siens
Depuis qu’il a roulé dans le caniveau, celui-là,
Il a perdu sa majuscule
De bons esprits s’emploient à redorer son blason terni
Mais ça prend du temps de forger une auréole toute neuve
La lumière hésite
Elle a couvert tant et tant de crimes par le passé
Elle aimait bien qu’on fasse la nuit sur ses sombres activités
A la longue, elle s’est perdue dans les brumes
La lumière emprunte au feu sa superbe
Le feu rougeoie, les ombres dansent sur les parois
La grotte chante
Devenue veuve du feu, la lumière esseulée,
En proie au doute le plus sincère, le plus austère aussi,
Dévale, déboule dans les mondes invisibles
Garde du feu la pureté, en rejette la cruauté
Ranime la cendre des bontés passées

Opération lancée
Plus qu’à attendre le prochain train de mesures
D’ici-là, enivrez-vous !
Le cocktail magique va faire effet très vite
Au début vous ne sentirez rien
Quelques picotements au visage
Un rire irrépressible
Et puis plus rien
La fête court dans vos veines, petits haschischins
Les bouchons vont sauter, je l’entends d’ici
Je ne serai pas de la fête
Excusez du peu
On m’appelle
Le devoir peut-être, on verra bien
Ne décrochez pas
L’instant fatal n’est jamais loin
Il court dans vos veines, investit votre monde
Patience !
Porte-faix de l’invisible renouvelé,
Vous ne m’inspirez pas confiance
Je garde la lumière, la chaude lumière
L’exigence de justice, le juste ton
Et juste ce qu’il faut de doute
Pour planer au-dessus des eaux

Cessation d’activité
Longue relance de la vie, soubresauts d’espoirs tendus
Années douces et puissantes
Compagnie des ombres
Perte d’autonomie
Automne fermé
Lent déclin des forces en présence
La fin, la fin qui n’en finit pas
Le fruit déhiscent contredit l’hiver interminable
L’infernal hiver enfermé dans sa gangue de givre
Minable attente
Mythe bouffé aux mites
Mythe miteux, mité
Fini l’appel du large

Eveil, réveil, dur réveil des formes déclinantes
Sourde approche d’une aube lourde
Soleil caché, soleil coupé
Haché menu
Cisailles de l’aube
Tranchant des regards fervents
Ferveur nouvelle
Sourire, sourire enfin, des larmes dans les yeux,
Sans arme, sans paroles blessantes, sans bouclier

L’enfant s’attache, remue, s’éloigne
Devient l’homme qu’il sera
La femme qu’il lui plaira d’être
L’imperceptible battement de l’air dans la lumière
Joueuse-joyeuse
N’attend que toi

Jean-Michel Guyot
9 septembre 2014

 

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