|
Navigation | ||
![]() oOo ![]() Non qu’il faille… Cette phrase inachevée venait souvent le visiter, quand il se sentait d’humeur poétique. Un entrain particulier s’en dégageait, hélas inachevé, peut-être inachevable, ineffaçable en tous cas. Il fallait aller au-delà, franchir la blancheur sourde de mots qui ne venaient pas, pour trouver un en-deçà des mots, une sourde présence, sournoise à ses heures, mais qu’il ressentait comme bénéfique, allant de soi, pour ainsi dire une roche millénaire qui avait vu passer beaucoup d’hommes et de femmes dans ses parages nocturnes, beaucoup de rites devenus ancestraux, beaucoup de légendes dont il nous reste des bribes, des images, des louanges au soleil, au solstice d’été, à ce désir irrépressible qu’advienne enfin l’entière vérité qui habite cette terre. Là était, là se trouvait la faille tant cherchée, dans ces rayons de soleil qui venaient frapper la roche percée. Le soleil perçant ne perçait pas la roche, ne s’y frayait pas un passage maladroit, il rayonnait pleinement. Joie d’un retour, promesse des blés, épiaison du sens. Loin, très loin du fatras romantique, étranger à toute main mise, à toute emprise idéologique nauséabonde. Ici, l’air frappe la roche nuit et jour. Jean-Michel Guyot |
![]() |
Revue d'Art et de Littérature, Musique - Espaces d'auteurs | [Contact e-mail] |