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Violon-celle par qui la musique résonne
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 Article publié le 31 août 2014.

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Comme s’il nous restait à faire vibrer toutes nos cordes en de nombreux accords encore inconnus de nous…

Cette phrase innocente venue spontanément sous ses doigts appelait force développements, pour ainsi dire une composition née d’une juste improvisation. 
Improvisation juste et composition mûrement réfléchie ne sont-elles pas les deux extrémités de l’arc d’amour que les amants ardents bandent ensemble, découvrant l’un par l’autre le pouvoir enivrant des vibrations qui émanent du jeu de leurs deux corps ? 
Ainsi donc il faut dire que le texte se propose d’accompagner la pente naturelle d’un devenir musique qui émane du corps des amants. 
Mutuelle révélation du texte et de la musique charnelle, imbrication délicate et délicieuse d’un élan et d’une amitié pour les mots qui viennent mourir sur les lèvres des amants au sommet de leur jouissance. 

*

Le corps d’une femme, en rien comparable à une harpe ou à un piano, évoque bien plutôt le mâle violoncelle, ainsi qu’en son temps le mit en évidence le peintre-photographe Man Ray. 
La femme-violoncelle de Man Ray écoute le regard de l’homme-lumière. 
Ses deux ouïes en f posées sur ses reins font d’elle l’instrument-roi d’une épopée érotique dans laquelle l’homme-archer se fait archet délicat. 
Toutes les caresses qu’il dispense à la femme aimée résonnent en elle qui écoute l’homme toucher ses cordes sensibles. 
A l’écoute, l’homme-archet vibre à l’unisson de la femme-violoncelle. 
Ce grand violon réduit - viol-one-cello en italien - n’est en rien le misérable réduit d’obscurs désirs que d’aucuns se plaisent à imaginer. 
Il résonne en pleine lumière. 
Le plein jour est son domaine de prédilection. Ce n’est que là, dans l’espace ouaté de ses fins, qu’il entonne à l’envi ses plus beaux nocturnes. 
Il arrive qu’il s’adjoigne la ferme présence du piano et l’incisive puissance du violon, c’est alors un bonheur de résonance d’une infinie pureté qui rayonne dans les cœurs amoureux des musiques de chambre. 
La chambre n’est pas vide alors. Tout s’ordonne en elle impeccablement. La folie couve dans les accords inédits, les trilles et les diaboliques tritons !
Eveil des sens, rappel à l’ordre impératif du son qui fait sens dans un corps ému. 
Chambriste, la femme élue n’est en rien l’humble camériste, la servante soumise aux désirs remâchés d’un vieux barbon aigri qui ne prête pas l’oreille à ses désirs de femme-feu, mais bel et bien, et toute entière, la reine rayonnante d’une fête des sens. 
Aimée-aimante, électrisante ! 

Jean-Michel Guyot

25 juillet 2014

 

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