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![]() oOo Les temps n’étaient plus aux empoignades épiques dans les jardins du ciel. Trop d’orages et trop de calmes plats étaient passés par là. Il fallait maintenant que les paumes de ses mains s’allient à la concavité sainte d’une combe en terre franche. La pelle et les râteaux, disait le grand Charles, rimant classiquement jusqu’au bout de ses rêves.
Une bêche à la main dans le grand jardin de son enfance, il avait parlé au ciel, ivre de mots inventés lancés à la gueule du vent. Catapulte de stupeur. Ses mains fermes, ses doigts courts d’étrangleur de néant, il ne se lassait pas de les laisser sans emploi jusqu’à découvrir dans la terre humide ce pur regard qui s’ignore, ce limon fertile déposé en terre libre par le temps dur de l’attente. A pleines mains, il creusait alors ce sable fin pour sentir dans les marges de la terre ainsi soulevée de ces échancrures délicieuses que seules les corolles du sexe ouvert d’une femme savent offrir. Dans l’argile des courbes naissantes sentir les mains frémir. Jean-Michel Guyot 22 septembre 2013 |
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