- Lauriers et anathèmes
Pour Louis Bethléem, aucun écrivain n’est si grand qu’il en soit intouchable. Le génie n’a pas tous les droits : « Quand [la littérature] profère des blasphèmes ou étale des lubricités, eût-elle pour apôtres et pour thuriféraires des génies incomparables, elle devient un obstacle à la fin supérieure de l’homme. La morale a le droit de le dire. » Comme un fonctionnaire tatillon qui s’en prend au sommet de la hiérarchie, l’abbé, sûr de son bon droit, ne recule donc devant rien ni personne. Le comique tient non seulement à la figure qu’il offre du prêcheur dans le désert, toujours un peu ridicule, mais aussi à sa folie des grandeurs. L’abbé convoque Dante qui, selon lui, aurait plongé dans les cercles de son enfer les œuvres et les écrivains mis au ban dans Romans à lire et romans à proscrire.