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Frei wie die Schwalben sind die Dichter (Hölderlin)
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 Article publié le 4 juin 2023.

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Si peu de choses t’agréent

Des gréments le craquement

Toi qui n’as jamais navigué

Berce ta rêverie

 

Comment connais-tu si bien la mer ?

Le vent du large et les embruns

La caresse du vent sur la plage

Pieds nus dans le sable humide

Suffirent à ton bonheur d’enfant

 

Aveuglantes, les vaguelettes des eaux de la calanque

Clapotaient-miroitaient

Et violettes les eaux au soleil couchant

Tu y fis tes premiers pas sur un ponton de bois

En compagnie de ta mère

Puis vint le sable fin, les dentelles de l’écume éblouissante

Le remugle incessant des vagues, leurs mères,

Et le sel sur ta peau

 

Aux rivages lointains, désormais,

Préfère la rudesse hargneuse de tes montagnes

Dans Cléron se lève une brume matinale

Que tu connais fort bien

Et fort de cette connaissance

Tes yeux gris-bleus plongent

Dans les eaux frémissantes de vie

Ici l’omble chevalier et la truite

Sont reines en un royaume

Qui creusa des millénaires durant

Des gorges profondes

Qu’Allemands et Hollandais se plaisent

A sillonner en canoë l’été venu

 

Les eaux glacées de la Loue sont généreuses

Qui voient le soleil disperser ses pans de brume

Vigne vierge rouge d’automne

En ce mois de novembre ensoleillé brûlait de mille feux

Le bleu du ciel t’inclinait à la clémence

Par-dessus le toit de l’église

 

Tu savais ta vie perdue déjà

Il te fallait presser le pas vers cette vie de labeur

Ainsi faire honneur à ta famille

 

Et les femmes comme autant de seuils

Qu’il te fallut franchir

En pure perte

 

Parfois, le ciel se dérobe sous tes pas

 

Tu y dressas jadis des murailles d’or et d’argent

Le pont-levis de l’aube

La herse du crépuscule

Et la tour de guet toujours à bâtir

Pierre sur pierre encore de nos jours

Dans l’aplat de couleurs de tes poèmes-aquarelles

Les saillies de tes aphorismes stridents

Les lenteurs calculées de tes récits

Comme au bord, tout au bord

D’une vie effrénée

 

Des eaux l’attente, été comme hiver

Un sourire de Hölderlin passa par-dessus le toit

Si bleu, si calme

Et tout, tout restait à dire

Une fois encore

 

Jean-Michel Guyot

29 mai 2023

 

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