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Article publié le 14 février 2021. oOo Je me souviens de ce bonheur à l’écoute de Third Stone From the Sun, du désir qui était le mien de rester niché dans les sillons de cette musique exubérante que j’écoutais alors sur un trente-trois tours. Je me rappelle avoir fait part à mon amie de l’époque de cette impression heureuse d’habiter cette musique le temps de son écoute et du regret qui était le mien de ne pouvoir y demeurer. Et quelle déception ce fut, lorsqu’elle me répondit qu’elle ne ressentait jamais une pareille émotion. Depuis ce temps doux-amer, je ressens toujours le temps musical avec la même impatience teintée de regrets. Tout se condense pour moi dans la musique de Jimi Hendrix : les espoirs déçus de l’époque et la triste ambiance qui régnait alors en France à la fin des années soixante et au début des années soixante-dix, et tant d’autres choses impossibles à nommer, sauf à dresser un catalogue de désirs et d’espoirs, de litanies et de moments d’euphorie, une longue liste soûlante, vraiment, que je préfère m’épargner. Reste la musique, intacte, et c’est bien tout ce qui importe, maintenant plus que jamais, au soir de ma vie.
Jean-Michel Guyot 6 février 2021 |
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