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A la lisière
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 Article publié le 15 avril 2018.

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De Freyja endormie, j’ai le visage ce soir,

Tant les miroirs excèdent mes forces

 

La plaine, un instant, apaise le tourment du temps

Par monts et par vaux iraidès lors d’excès en excès

 

Les yeux fermés, dans la pensée inouïe,

Veille sur moi qui veille sur elle, l’amie lointaine

 

Dans un grondement de cataracte, entendre le murmure

Sous les mousses, et ainsi aller d’une vie à l’autre sans en rien perdre

 

De ma vie en ses méandres,

J’aime les eaux vives et les mortes noirâtres

 

De là, l’eau a des reflets changeants

Qui passe dans l’iris de tes yeux, Freyja

 

Je navigue sous tes paupières bleues,

Le temps d’un soupir, j’entends nettementle daim furtif

 

Les fougères se souviennent, toute entière forêt respire

Un air fauve, et les bras levés j’entonne alors le chant qui réconcilie

 

Trouverai-je en moi comme en toi assez de force, Freyja,

Pour dire l’amour qui délie, indolent, passe de vague en vague

 

Jamais n’échoue sur la grève céleste aux mille pontons fleuris,

Arrime au paysage qui me pousse dans le cœur, pavois d’azur

 

Yggdrasil me revient, terre ferme creuse en moi

De ces chemins endormis qui se perdent dans les cieux

 

J’ai connu les départs, passionnément j’ai écouté la vaine précipitation

Quand la pensée fuit devant elle-même au seuil d’un silence

 

Je ne fuis plus devant toi, et jamais ne s’arrête en si bon chemin

La pensée qui à toi me lie depuis que je vis dans ton amour

 

Mais combien longue fut l’ignorance ! Dans l’enfance, déjà,

C’était toi qui conversais dans le grand verger qui me vit naître

 

Alors m’ignorait tout entier, pris que j’étais dans les déluges de feu

De traditions hostiles que le visage de ma mère rendait supportables

 

En lieu et place d’une vie toute entière ouverte sur le monde,

Le poème rassemble, du vide fait une prière qui relance l’attente

 

A la beauté sans bornes, assurément il faut un visage,

Et c’est le tien qui m’a choisi, mais comme hors du temps

 

Et de temps en temps, désormais, je vis,

Peuplé, emporté, comme au seuil d’une vie nouvelle

 

Qui de tout temps attendait son heure

 

Jean-Michel Guyot

3 avril 2018

 

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