J’irai par les temps qui courent en moi
Couvent sous la neige ardente
Cheminent sous le givre
Caressent la fine couche de glace de l’aube
Posée sur la rivière fumante
Les brumes se lèvent
Sur la rivière endormie
L’air est vif
Comme le vol de l’aigle
Temps des semailles
Dedouces pensées
Qui naissent à fleur de peau
Dans la garrigue
Se repaissent d’ombres et de vents
Pour se soustraire comme par avance
A l’ardeur de l’été
En août, j’irai chercher la fraîcheur
Dans les sous-bois
J’aurai une pensée puis une autre et une autre encore
Pour ma mère trop tôt disparue
Lèverai les yeux au ciel
N’y verrai que feuillage et lumière
Rentrerai en moi
Comme en hiver
Laisserai les effluves porter à moi en moi
Le silence qui prélude
Au chant
Des dieux le cours
M’emporte de plus en plus fort
Il y a cette femme
Elle chemine dans l’il y a de sa mise
Que les mots apaisent,
Ornements menteurs
Qu’un jet runique, un seul,
Défait
Samja est son nom
Qui résonne dans l’appel
Des dieux fourbus
Qu’une étincelle ravive
Et des yeux le clair-obscur
Ne s’attarde pas,
Chemine longuement en compagnie
Des lieux qu’une brise légère
Décille
Jean-Michel Guyot
28 janvier 2017