Mais de quel animal serais-tu le totem, si, de toi, j’explorais tous les bonds, tous les cris pour ainsi dire à l’infini ?
De loin encore, j’admire la démarche chaloupée, le déhanchement bestial.
J’aime alors à penser que l’heure venue tu danseras pour moi sur le devant de la scène dans un théâtre interdit.
Protée se frotte aux planches.
L’air vif des bois aiguillonne son désir. Le bestiaire de ses poses est quasi infini. Tu te prêtes au jeu de bon corps, suivant en cela ton instinct de cynégète, mais ni capture ni mise à mort dans le projet de tes mains.
Tu façonnes sans relâche les totems.
Toi et moi sommes sur quelque île grecque oubliée qui a dérivé loin, loin vers le Nord.
La campagne étincelle sous le givre elfique.
Jean-Michel Guyot
11 décembre 2012