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 Article publié le 12 juillet 2015.

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De ton corps émane une pensée douce.
La tendresse des lieux parachève l’acte aimé.

Je te suis dans les bois par la pensée.
A la rude écorce, tu te frottes, d’autres aiment à s’entourer d’huile précieuse.

La caresse des hautes fougères fouettent jusqu’au visage.
Apercevoir le cerf ou la biche, guetter les renardeaux, voilà.

Les runes passent dans tes mains.
Os jetés que la vie maintient en suspens dans le sens virevoltant.

Les os retombent à leur manière, selon la force que tu leur as imprimée.
L’impression est forte qui dit le sens mouvant des choses.

Ainsi ta main, toujours, balance entre écorce et caresse.
Le sens se dessine là, dans l’entre-deux d’une force commune peu commune.

Hiatus aidant, les flux circulent.
La connaissance par les gouffres n’est pas ton fort.

Aucun serment ne te lie les mains.
Tu dors le soir venu, mains serrées sur l’énigme vivante qui veille sur toi.

Dans le creux de tes mains, l’eau pure de la source jaillit.
Tu en humectes tes lèvres fines.

La jouvence est pour tous ceux et toutes celles qui t’approchent.
La petite salamandre qui court sur ton sein reste immobile.

Tes seins frémissent, la petite salamandre s’enflamme.
Le lait frais de l’aube ne noircit pas au soleil.

Avec toi dans le secret des lieux que ton corps abrite.
Entre toutes, la maison dans les bois est la plus émouvante.

On y entend un bruit de mer, les feuillages se teintent d’émeraude.
Le ressac des arbres s’entend dans la brume matinale qui rechigne à se lever.

Nous sommes de passage sur le seuil éternel.
Croyant le franchir, nous voilà au dehors, indéfiniment.

Rien ne bouge que ne remue d’abord une rumeur amoureuse.
Et de mûriers en fleurs en murmures odorants, la forêt s’éveille,

Eveille avec toi le là de sa perte. L’entre-dieux ne sied pas aux bois.
C’est dans l’air comme une chanson passagère qui expire.

Les pas lourds des pèlerins ne résonnent pas plus dans mon cœur
Qu’ils n’éveillent d’espoir entre nous.

Là commence le chemin, là s’arrête la route.
Airelles et miellat font notre bonheur, chassent l’amertume vagabonde.

Une monodie accompagne ta flûte, se fait l’écho d’un chant éperdu.
D’elle s’insinue dans le cœur de qui t’écoute la confiance ailée.

Prendre son envol pour mieux nicher ici.
Telle est, dans le secret de ton cœur, la parole qui te vient en accords.

Impossible d’en taire la fragile aisance. Aperture multiple.
Pores de ta peau et spores, graines et fruits, tout respire en toi.

Il reste à l’échelle le chemin détrempé
Qui va se perdre dans les bois en signe d’amour.

Jean-Michel Guyot
24 juin 2015

 

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