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Article publié le 5 juillet 2015. oOo Elle pleure à vue. Devant les échafaudages de sa vie où est resté un marteau. Entre ses doigts ce vide avec des broderies. La fenêtre est sa ride la plus accusée elle fait face à elle et regarde le ciel qui tremble comme un vieux. Le monde est devant elle et traverse à pas lents le parc de la clinique. Et le marteau resté sur les échafaudages de sa vieille vie elle attend qu’il s’abatte sur son cœur aimant. Elle le prie tout bas avec le chapelet de Parkinson aux doigts sur ses genoux rétifs à l’agenouillement qui est plus blanc que l’uniforme de la vie. La vie qui virevolte jeune et compétente autour d’elle empressée fine mouche zélée. Le bel éther effleure son front de beauté. Ses narines palpitent ses lèvres murmurent. Elle ferme les yeux et voit dans un nuage tomber le marteau qui cloue sur la pâleur de ses lèvres exsangues un merveilleux sourire.
O cette dernière odeur de fièvre douce qui monte des jardins.
Gottfried Benn |
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