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Veufs de sens
Séparés de la parole sacrée qui a fini sa course
Dans les délires politiques à la mauvaise haleine
Nous voilà face à nous-mêmes
Mendiants aux hardes multicolores
Qui faisons l’aumône du langage
A Cybèle endormie dans les eaux usées du fleuve temps
Un sourire d’enfant rajeunit le monde
Tout n’est donc pas perdu
Pourvu qu’à nos côtés se tienne
Le vent fécond qui redonne souffle et élan
Aux hommes et aux femmes
De cette terre désolée
Qui attend qu’advienne enfin cette contrainte de partage
Qu’est le monde
Qu’un unique soleil appelle de ses vœux ardents
Là et là-bas
Dans la pluralité déhiscente des peines et des joies
Attachées au monde d’ici et de maintenant
Jean-Michel Guyot
13 avril 2015