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![]() oOo La vieille dame tient son parapluie qui tient la dame c’est le ciel il pleut. Le ciel tient la dame qui tient en échec la pluie qui tient son parapluie en main. La vieille dame tient en main son dôme un vieux pépin qui est son mémorial de larmes et de joies son abri pour l’instant de toile sous la pluie. Elle en dessous se tient toute sa vie se tient. Son parapluie refermé renferme cette pluie à jamais oubliée jusqu’à la pluie prochaine où il se rouvrira toute sa vie de pluies luttant contre la pluie. Puis referme enfermant cette pluie et un peu de sa vie comme dans un étui ce jusqu’à la prochaine où se tenant en main met le ciel en échec en ouvrant son pépin. Elle appelle son parapluie mon Vieux Pépin son protecteur fidèle des futures pluies et un peu de sa vie. L’affection tient en vie. Vieux Pépin refermé promet prochaines pluies. Et le récit poursuit qui voit passer la dame avec un parapluie. Sa vie refermera le parapluie sur elle son cher Vieux Pépin en toile imperméable seulement aux pluies. Non pas au temps qu’il fait et qu’il ne fera plus pour elle de sa vie. Plus rien qui tombe ici qu’un parapluie fermé sourd aux intempéries. Fermé comme un étui sur la dame et sa vie et sur d’anciennes pluies. Le parapluie fermé à l’abri de la pluie dans son porte-parapluie ne sera plus Mon Vieux Pépin celui d’la dame au parapluie mais le portrait de la vieille dame en parapluie. Le texte aurait du commencer par ceci : Le parapluie fermé dans son porte parapluie évoque une vieille dame tenant un parapluie.
cette banalité qui est en fin de compte notre possession la plus précieuse…
John Ashbery (poèmes Français) |
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