Le mot serait de trop, n’était la nécessité pour nous humains de dire ce qui n’est pas en disant ce qui est, et vice-versa.
Mouvements de paroles conjoints qui n’ont rien de mystique, mais en rappellent l’abîme sans fond.
Le mot silence, et Bataille a magnifiquement explicité ce paradoxe vivant qui fonde toute poésie, contredit ce qu’il exprime enexprimant ce qui le contredit, tentative et tentation tout à la fois à laquelle résister reviendrait à garder le silence, sans jamais pouvoir l’indiquer, montrer dans la direction d’où, venant de très loin, il semble nous regarder.
Le point qui ferme sur lui-même le mot silence est bienvenu.
A lui seul, il condense et la nécessité de faire signe en direction de sa mise et le non moins nécessaire silence qui doit s’en suivre.
Jean-Michel Guyot
15 février 2015