Bon eh bien voilà. C’est le chaos.
Heureusement qu’il y a de l’ordre partout dans le monde parce qu’ici ce n’est réellement pas le cas.
Cela dit. Du désordre au chaos, il y a loin. Une distance non négociable même si toujours variable.
De toutes façons, je sais ce que je fais : de la musique sourde.
Ce n’est pas vraiment la musique qui est sourde. Et moi non plus. C’est l’ordinateur. La carte-son est morte.
La musique sourde, c’est un peu le retour aux sources de l’atonalité. Du coup, je n’entends pas ce que je fais.
Du coup, je ne peux pas vraiment dire que je sais ce que je fais puisque je n’entends rien à ce que je fais.
C’est rassurant. Si tu n’aimes pas, je pourrai dire que je ne l’ai pas fait exprès.
Sinon, il n’y a pas vraiment de quoi s’attarder là-dessus. C’est sourd. Ça ne vaut rien.
Mais c’est très bien, finalement, qu’il y ait ce désordre. C’est parfois un peu burlesque !
Et puis la vie est faite d’infra-sons, tu ne crois pas ?
Rien. Mais rien extrêmement ralenti : on n’entend plus que c’est rien.
On croit que c’est une série. Mais on se trompe.
C’est réellement une série.
Me voilà bien embarrassé ! Un son de 3 secondes s’étend sur 90 minutes. Que vont dire mes amis ?
Ils vont me haïr, c’est sûr.
On ne peut vraiment pas dire que.
Enfin, si. Quand même. On peut le dire.
Recommence.
On rétablit toujours un ordre à la fin. Ici, l’ordre ce serait de découper les choses en tout petits morceaux.
Avec un couteau à trancher la nuit.
Ces choses, ce sont des nuisances. S’il fait nuit, ce sont des nuisances de nuit. C’est simple.
Ensuite, on reverra tout ça à la baisse. Mais là, ce n’est pas possible. Imaginez un brin. Ce serait horrible.
Rock’n’roll pour les crapauds. Et je les héle : " Camarades ! "
Celui qui mélange se verra mélangé, c’est certain.
Avant, il n’y avait pas de conversion. Il y avait des magnétophones.
Voilà ce qui assurait l’ordre cosmique. Le magnétophone.
Vous vivons dans des bulles qui communiquent mal. Briser la bulle serait la fantaisie extrême.