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Les utilitaires : un simple livre et un poète
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Article publié le 16 septembre 2010. oOo Entrepris pour mettre de l’ordre dans mes idées, à la façon de l’artisan qui revoit l’agencement de son atelier, veillant notamment à répartir l’éclairage, le « Livre des lectures documentées » n’est ni un traité, ni même un journal de bord destiné à recommencer le voyage en termes de lecture. Préconçu, au bout de quelque temps consacré à une réflexion sur soi et le propre de soi, il ne s’agit après tout que de l’écrire, le parcourant d’un bout à l’autre, sans esprit de mesure toutefois : ce n’est pas l’œuvre d’un géomètre mais d’un écrivain (de roman, de poème, de drame) qui souhaite se rapprocher de ses rares lecteurs. Ce premier livre est constitué de cinq essais : 1) — Une série de notations sur « Le livre à venir » de Maurice Blanchot, écrites moins par conviction que par hommage à mon professeur de philosophie au Lycée, Joël Chavagnac, que j’ai perdu de vue sans avoir jamais réussi à le connaître vraiment, mais qui a eu sur mon « comportement » une influence décisive. Ces notations suivent pas à pas le texte de Blanchot, de la fin au début, non pas pour le décrire, mais pour en chercher la nature profonde. Plutôt critique à l’égard de toute manifestation par trop intellectuelle au sein de l’œuvre littéraire, j’ai moins de mal cette fois à entrer dans cette œuvre formée au fil de quelques années de la pratique de l’essai. J’y trouve de quoi alimenter les angles mêmes de ma pensée, sans adhérer totalement, éprouvant de vives répulsions, mais sollicité sans cesse par des proximités qui me communiquent leurs évidences de choses « passées ». Comme suite à la critique de Chavagnac portant sur mes écrits scolaires, j’ai tout fait pour que « tout ceci » (c’est-à-dire les idées et le style) ne demeure pas « idéal » et « stylisé ». Mes visites à Blanchot ont fait le reste. 2) — Personæ : présentation en raccourci de la première partie de l’abc ; il s’agit véritablement de notes de lectures organisées en un tournoiement aussi lent que le permet le genre (essayer). Le génie de Pound a consisté à « ramasser » sa pensée en quelques idées directrices d’une originalité totale et d’une profondeur difficilement contestable ; la documentation qui s’annonce ici est considérable et ne doit rien aux hasards des recherches ; on est au cœur d’une littérature véritablement appropriée et parfaitement documentée cette fois par l’œuvre même du poète ; un idéal pédagogique en quelque sorte, loin des fumisteries franco-américaines où c’est la question de savoir si « ça doit servir à quelque chose ou pas et à quoi si ça doit servir et pourquoi si ça ne doit pas servir », qui prévaut au détriment bien sûr de l’apprentissage, de l’émotion et du charme auquel on doit impérativement succomber s’il s’agit bien de littérature et non pas d’un prétexte purement dogmatique. 3) — Une traduction de « Written Character as a Medium for Poetry » sous le titre : Le caractère écrit chinois est un moyen d’écrire de la poésie. 4) — Drama : À la lumière de l’essai de Fenollosa, petite dissertation qui se conclut provisoirement par quelques remarques sur les « expériences » d’André Breton « qui laisse finalement interdit devant tant à la fois de possibilités et de similitudes frappantes » ; d’Antonin Artaud : « la cohérence de cette œuvre considérable est due à la ressemblance exacte du texte avec son objet » ; et d’Ezra Pound ou la question de savoir pourquoi il n’y a pas de personnage dans son œuvre, seulement des rencontres à la place de soi. 5) — Traduction de l’essai de T.S. Eliot, « Ezra Pound : His Metric and Poetry », sous le titre : Métrique et poésie d’Ezra Pound ; l’intérêt de cet essai est sa description du passage, chez Pound, de la poésie lyrique, dont il est un maître, à la poésie épique, à ce moment (1917) au seuil de son œuvre capitale : Cantos. |
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