Dans la nuit qui précéda l’attentat, ceux qu’on appelait dans les milieux bien informés les cupidi novarum rerum prirent d’assaut les quartiers chics de la ville. Curieusement, on épargna le quartier des affaires.

Devrais-je plutôt dire ? Les cupidi novarum rerum prirent d’assaut les quartiers chics de la ville. Curieusement, on épargna le quartier des affaires dans la nuit qui précéda l’attentat.

Ou bien encore : Chose étrange, le quartier des affaires fut (je n’ose dire heureusement) épargné, en revanche ceux que l’on appelle les cupidinovarum rerum prirent d’assaut les quartiers chics de la ville dans la nuit qui précéda l’attentat.

Quel peut bien être l’ordre des priorités ? Je ne sais.

A vous de vous faire une idée, les faits étant ce qu’ils sont, c’est-à-dire ce qu’on en peut constater a posteriori, leur interprétation dépendant d’une part de leur collecte plus ou moins rigoureuse, plus ou moins minutieuse et d’autre part de la puissance intellectuelle mise en œuvre pour les interpréter, puissance qui, elle, dépend pour une large part de la culture des interprètes : méthodes et références historiques, culturelles, etc… Mais la culture, de nos jours, n’est plus ce qu’elle était, mon bon Monsieur.

On dénombre à ce jour cent-deux victimes ; les décombres encore fumants du parlement contiennent sans doute encore, à l’heure où je vous parle d’autres victimes parmi les parlementaires, leurs assistants, les huissiers et le personnel d’entretien.

Le centre du pouvoir est désormais vacant ; les cupidi novarum rerum gorgés de vins set d’alcools forts genre vodka ou gin, se sont repliés dans leurs quartiers. Ils y font ripaille et ont commencé leurs trafics en tous genres avec les innombrables marchandises de tous ordres qui furent pillées sans vergogne par ces jeunes et moins jeunes truands de la pire espèce.

On attend une réaction ferme des autorités encore en place, mais rien n’est moins sûr, car tout se désagrège à une vitesse prodigieuse ici. Même les cupidinovarum rerum s’inquiètent de la situation très mauvaise pour leurs petites affaires. On surveille la Bourse de près, il ne faudrait tout de même pas que le système financier s’effondre et avec lui la valeur de la monnaie. 

C’était Jean-Philippe Charpentier qui vous parlais en toute franchise en direct depuis les ruines de Notre-Dame. A vous les studios !

Jean-Michel Guyot

6 août 2023