Focale31

Etrange et séduisante hybridation que celle de la mollitia, italienne, à l’intérieur d’un corps ibérique. Une femme éminemment latine qui offre sa nudité à l’objectif, telle une giclée de protéines prêtes à être capturées par la lumière ... et le crépitement de la plume du Narrateur.
L’aube est là, légitime, depuis bien longtemps, déjà.
Et les longs cheveux, la liane capillaire sombre se tourne lentement vers moi, oui, cet enfant se laisse happer par le fumet que j’ai préparé et qui l’attend, là, sur l’alcôve.
Son appétence de volatile, son appétence gracile se met en mouvement, donnant vie à son organisme jusqu’ici soumis au repos nocturne.
Les traits de son sourire s’affichent dans l’espace ...
" Vous me proposez quoi, aujourd’hui ?

- Un cours de littérature.

- Sur qui ?

- Vous ne le connaissez pas. Surprise ".
Nouveau sourire panoramique.
La liane a tout absorbé, maintenant, et les cent soixante-dix centimètres de tonicité s’étirent dans les draps, dans le plus grand relâchement.
" Vous les trouvez comment, mes épaules ? me dit-elle sur le ventre.

- Droites. Droites et douces.

- Et mes mains ? Je ne sais trop quoi en penser ...

- Vos mains sont souples et jolies. Etendues ... " .
Panoramique ...
Ses jambes opèrent un battement constant, tandis qu’elle poursuit :
" Et mes fesses, comment vous les trouvez ?

- Elles sont magnifiques. On voudrait les croquer ", lui dis-je les yeux sur elles et la petite culotte en soie noire quelque peu déformée.

.....

Maintenant, son squelette en dessous chics me précède au sein d’un escalier en circonvolution, tandis que mon regard se plie aux mouvements naturels de ses fessiers. Puis, elle affuble sa légère tenue de l’urbanité nécessaire, un résultat final tout à fait charmant qui alterne entre l’élève et la secrétaire.
Assise au bureau, elle écoute ma diction attentivement, prenant des notes. Ce retour scolaire, transformé pourtant en session de culture générale, n’est pas sans effort. Je l’accompagne dans sa persévérance qui rapidement lui fait gagner les rives du plaisir.
Il n’est pas difficile de vulgariser l’oeuvre d’un grand écrivain à une belle enfant disciplinée et tout ouïe, fort jolie de surcroît. D’autant que je n’ai pas l’impression de vulgariser.
Je demeure campé et mobile, dans une transmission interactive, mes pas résonnant sur le sol, par intermittence.
" Finalement, c’est très spirituel ! s’exclame-t-elle.

- Vous avez tout compris. Oui, la littérature est avant tout esprit ... ".
Après avoir relu la page blanche noircie de notes, dans une écriture équilibrée, Ganesha se lève et me rejoint, à la grande fenêtre où mon regard se projette.
Sur l’étendue de la nature.
" J’aurais adoré vous avoir comme professeur.

- Mais je viens de le jouer, là " .
Panoramique ...
" Venez. Allons marcher. Je vais vous faire visiter " .
Tout s’étend, maintenant, dans une ouverture panoramique. L’asphalte arborescent, les cultures, les forêts ...
Ainsi que la longue main de la jeune femme qui saisit la mienne, insérant ses longs segments dans les miens ...