Dans l’espace spatio-temporel, la matérialité du temps s’affiche de manière récurrente, esthétique, de manière incontournable.
Le cercle et ses unités, le cercle et ses indications temporelles, le cercle et ses longs segments qui fragmentent le temps sont inscrits de manière organique aux poignets féminins. Le segment le plus fin fractionne le temps de façon infinitésimale, cependant que les autres demeurent statiques, figés, du moins d’après l’indication oculaire. Si l’arithmétique dans toute sa simplicité peut être indiquée suivant une chronologie linéaire synonyme d’un découpage diurne voué à la répétition - une répétition sans fin - , sa forme diffère d’un rapport l’autre, entre l’indication moderne et l’indication ancienne ou antique, l’indication latine.
Ce sont maintenant des segments différents ou d’une toute autre nature qui s’imposent dans le plan, ce sont précisément des longueurs organiques talonnées et leur multitude qui investissent l’espace dans toute sa variété et sa dimension, d’abord dans l’espace urbain et sa propre segmentation - sur la matière compacte qui produit à chaque pas, à chaque fois un son mat, net et sonore -, puis dans les espaces privés ou publics de transition comme les transports en commun dont le revêtement conduit l’impact à s’achever en un bruit amorti, ou encore au sein de gradins, au sein d’enceintes de spectateurs qui accueillent nombre de ces segments au mouvement répété, précis, à peine dicible désormais tandis que les silhouettes s’installent.
Des substantifs aussi disparates que matériels évoquent maintenant, désignent les innombrables ou indénombrables vies organiques soulignées précédemment, des substantifs tels que gibier, proie, friandise ou sucrerie - totalité ou métonymie - ou encore nourriture, terme à la fois générique et étendu, qui indique sans doute l’essentiel parmi des formes et des datations où le couple objectivité/subjectivité s’en donne à coeur joie afin de faire émerger la subjectivté en question avec une totale ou entière justesse.
Déjà ou aussitôt s’associent, en effet, des spécimens tout aussi distincts et uniques les uns que les autres, dénommant la dame demeurée fillette, la femme-enfant sur laquelle éros demeure toujours présent, la femme fatale signifiant qu’il est illusoire de forcer le destin, la post-lolita qui inspire le stupre pour ne pas dire le rapt et le viol, ou encore la femme médiane dont les fausses hésitations ne sont que des leurres, esthétiques d’ailleurs, pour attirer l’attention et probablement la captation de mâles ancrés au sein de plusieurs générations ...
Fillette à l’intérieur d’une dame mûre ... et inversement ...
Pendant ce temps, s’écoule chronos dans le mouvement des aiguilles, dans le mouvement des segments.