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 Article publié le 26 avril 2020.

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Dans l’espace virginal de la narration, apparaît ce qui est de l’ordre d’une architecture singulière, immense, monumentale, d’une architecture sans borne ou sans limite - la matérialité d’un substantif qui dès lors en appelle à une mise en abîme convoquant des formes inventives et exigeantes afin de donner forme - d’une architecture continue qui s’apparente à la narration en cours.
Se dessinent ainsi et précisément davantage à mesure que l’incipit donne toute latitude, maintenant, au mouvement, toute une série de courbes, de longueurs, de surfaces, de matériaux de natures diverses dans un ensemble progressivement identifié par le champ oculaire et qui, dans le même temps, ne cesse de le dépasser, le substantif édifice s’imposant comme le terme le plus approprié, évoquant conjointement la base d’une identité générique ou naissante et la familiarité synonyme de fondations dont la solidité n’est pas à prouver.
A partir de cet ensemble, à partir de ce mouvement permanent de la matière, glissent l’approche, la spéculation et la précision de la narration, créant à son tour la matérialité d’architectures formelles décidées, en cours d’élaboration ou de construction, donc, n’hésitant pas à emprunter des directions loin de toute orthodoxie, des intersections au sein desquelles l’aventure du récit est omnisciente, faisant preuve conjointement de souplesse, d’audace, de prudence ou encore de reprise. Les changements de voie narrative, ainsi, sont soumis à une fréquence régulière, contingente, dont l’effet est immédiat sur la dynamique nécessaire à l’élaboration de la fiction.
Les matériaux se succèdent les uns aux autres, dans des formes qui se dessinent peu à peu et soudainement sous l’appréhension oculaire, sous le glissement du regard, des matériaux dont l’hybridation donne toute latitude ou extension à la superficie et son occupation dans l’espace, autant de périmètres qui augmentent sans cesse la surface avant de la contraindre à des limites précises. Avant qu’une nouvelle structure ne commence à émerger, à partir de nouveaux matériaux aux propriétés ou caractéristiques distinctes, et qui délimitent un nombre générique de vaste dimension qui demeure pour l’instant indéterminé, les hypothèses destinées à aller plus avant demeurant elles aussi à l’état de chantier...
S’évasent maintenant de multiples et incessantes spéculations, baroques ou classiques, modernes, des spéculations à la recherche de leur propre identité ou identité propre dont l’adjectivation est par trop prématurée - une adjectivation, donc, pour l’instant exonérée - , des spéculations qui n’en font pas moins apparaître des fondations en appelant elles-mêmes à d’autres fondations, dans un mouvement dynamique, incessant, énergique, puissant, un mouvement illimité.
Ce sont d’immenses pans verticaux, de vastes et hautes parois qui affirment leur érection, là, conjointement à la compacité d’une épaisseur longue, large, dans laquelle est gravée une architecture singulière marquée par un certain nombre de signes géométriques, autant de motifs pour employer un substantif répandu, dans cette matière première naturelle, dans cette pierre blanche qui a été et continue, encore, d’être travaillée, tandis que la prosodie gagne en simplicité de par l’épure de sa richesse, de son épaisseur, une prosodie en intramutation qui cherche la direction ou la voie la voie la plus stimulante, de celle qui frappe les esprits et font avancer cette vaste et abstraite discipline qu’est la littérature, une discipline constamment définie par le mouvement de la prosodie elle-même.
Maintenant, le champ oculaire et sa capacité d’appréhender la perspective sont totalement sollicités, dans cette verticalité massive qui gagne le ciel pour s’y répandre, cependant que la narration en cours, désormais établie, continue d’accroître ses fondations, d’aller plus avant dans ses formes, repoussant sans cesse les limites de la liberté dans un mouvement d’épure, de précision, d’acuité qui, de toutes les façons, demeurera inachevé...

 

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