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 Article publié le 15 mars 2020.

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Une image s’impose puis s’évanouit.

La musique comme fenêtre donnant sur elle-même qui se donne un monde qui se reflète en elle.

Lumière et espace émanent d’elle seule, éclairent-ouvrent l’oreille, rayonnent en perceptions auditives, construisent un monde fluide bâti sur lui-même, soit lumière et espace confinés dans un dehors imaginaire qui s’impose au monde ambiant, au moins lui propose quelque chose à entendre.

Aperture d’un espace confiné ouvert sur lui-même.

En cela rien d’absolu, mais au contraire un espace ouvert sur sa fermeture déclose et relié par des fils invisibles à la culture musicale et extra-musicale de l’auditeur et des musiciens. L’espace sonore créé résonne dans la présence musicale réalisée - en concert ou via un enregistrement, peu importe - à la manière d’une offrande faite au public ou à l’auditeur.

Cette offrande n’est rendue possible que par la capacité acquise culturellement de percevoir-recevoir une œuvre, et c’est là qu’intervient au présent - dans l’écoute au présent de la présence musicale - tout un apprentissage culturel qui s’est fait via une éducation de l’oreille ou bien par participation à un monde musical dans lequel a baigné-baigne l’auditeur.

Qui écoute une musique vit ainsi un temps partagé entre passé et présent ouvert sur l’avenir de sa disparition : le présent ne se réalise que grâce au passé, il en est de même de la musique jouée en concert ou enregistrée présente dans notre écoute : cette dernière s’écoule, ne résonne qu’en avançant, n’avance qu’en résonnant, donnant ainsi à vivre la réalité du temps, c’est-à-dire le passé ouvert sur l’avenir et l’avenir voué au passé, soit le présent qui est la fluidité-même de ce qui, se présentant à nous, s’absente constamment en se présentant et se présente en s’absentant à chaque instant.

La musique répond ainsi, à sa façon, à la question : pourquoi y a-t-il du temps plutôt que rien, question informulée mais qui informe toute musique qui inscrit le temps comme durée dans le continuum de l’espace.

La musique résonne en un lieu, le lieu rayonne en accueillant la musique, les auditeurs se trouvent ainsi inclus dans un espace sacré sans dieux. Ainsi sacralisé par la musique, l’espace est une chambre d’écho, une caisse de résonance du temps qui affronte l’épreuve du temps.

Chacun peut puiser dans ses ressources musicales et faire cette expérience.

Pour ma part, je songe en premier lieu à Machine Gun jouée par Jimi Hendrix au Fillmore East de New York, le 1er janvier 1970 et à New Dawn Fades de Joy Division qu’on peut entendre sur Unknown Pleasures.

 

Jean-Michel Guyot

8 février 2020

 

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