Un toit s’effondre et le bulldozer arrive
Une heure après le gazon a poussé
sur cette tombe où j’ai vécu heureux
quand c’était encore une maison à vivre
La terre est lisse comme un tissu
C’est un nouvel habit que le bulldozer
a taillé à l’aulne de ses chenilles d’acier
Il faut dire que je n’en crois pas mes yeux
Pourtant je les ai frottés avec toute l’énergie
du souvenir et des fictions qui s’en nourrissent
Et les ouvrant de nouveau pour voir le vrai
c’est le faux qui s’impose à ma mémoire blessée
Je ne sais pas si je reviendrai à cet endroit précis
Je prendrai peut-être la tangente
Qui sait ce qui peut arriver quand on revient
et qu’on a perdu le souvenir des distances