La Poésie couche dehors depuis longtemps
On ne l’a jamais vu passer l’hiver
Ces feuilles mortes sont des poèmes
qui n’ont pas été écrits pour l’être
J’aime les voir courir sur l’eau
aller plus vite que moi qui cours
comme un enfant sur le chemin de hallage
sachant que la prochaine écluse
est équipée d’un robot ramasse-feuilles
Mais les poèmes ne sont pas toute la Poésie
Les feuilles ne représentent pas l’arbre
Ce n’est pas courir qui t’inspirera
Des arbres nus s’enracinent ailleurs
Alors je reviens d’où je viens
Je ne reconnais plus personne
et pas un chat ne sait qui je suis
En passant devant ta fenêtre
j’ai aperçu ton échine penchée
sur l’ouvrage que tu me destines
car dis-tu l’hiver sera long
et je n’ai plus mes vieux habits
ceux qui tenaient si chaud
quand je suis né de toi
et que le printemps vagissait