L’enfance, c’est le futur — nous sommes soumis à ce chef d’accusation — tout le reste est fiction — arrangement avec la fiction — Qui profitera le mieux du système ? — mais en ce temps-là, nous interrogions les faits — et non pas les causes — « Tu deviendras une machine à écrire si tu continues de t’exercer de cette manière ! » — assouplissement, muscle, affinage du nerf, ongles nets — l’enfant sera ce qu’il est — l’enfant est ce qu’il sera — mais l’enfant n’apparaît pas à l’enfant — et il finit par disparaître — soliloquant ou posant à deux devant les parterres de magistrats — tout commence mal — et se finit mal — entre, le plaisir produit du désir — et le désir prend la place des projets — au loin, la mer agitait ses voiles — danseuse nue des cycles de reproduction — pas facile de toucher la mouette avec une flèche polynésienne ! — d’ailleurs rien n’est facile — tout serait plus facile s’il était permis de tuer son prochain — une guerre perpétuelle — un présent guerrier — protégeant le sommeil de toute incursion létale — « Méfiez-vous de trop rêver, mon ami ! Vous n’êtes pas si bien né ! » — courant sur le sable — vaguelettes noires et blanches — on ne s’arrache pas si facilement à l’attraction terrestre — la corde du pendu n’a jamais porté chance — si la mandragore née de son sperme — équinoxes meurtriers — les méduses pourrissaient sur le sable — des brassées de coquillages vides parlaient ensemble dans la vague revenant — rien ne s’arrête aussi facilement — une interruption n’est pas même possible — tu seras ce qui n’a jamais été — voilà comment on finit par s’ennuyer de soi-même — et il n’y a pas d’autres perspectives — il faut revenir chez soi — chez ses parents — d’où l’on vient — soumis aux caresses — aux transmissions — aux espoirs d’amélioration du quotidien — chambre molle — aux fenêtres dessinées en trompe-l’œil — par toi-même — au fusain à même le plâtre — déjà les personnages apparaissaient — ils furent les hôtes des murs avant d’occuper les milliers de pages de ton temps perdu à les retrouver !