L’automne glisse sur toi
comme la rivière dans son lit
sur ces fonds jamais vus
mais que la main connaît
Dans les trous d’ombre
une enfance résiste encore
corps plongé après le saut
en étoile éparpillé au fond
L’eau verte doigt chargé
d’un ocre mouillé de bleu
et le corps retrouve sa position
à l’endroit de la surface
Une enfance ici accroche
des impressions de bleu ivoire
minces filets tournoyants
sur le dos des poissons gris
Le rêve n’y commence pas
ses fuites ni ses tentatives
de donner un sens à l’oubli
Le sommeil n’y était pas non plus
le moyen de maintenir de force
cette tête le plus près possible
de ce que les yeux voulaient savoir