La sincérité et
l’intensité - sincérité des sentiments - intensité de
l’écriture - concourent à la noblesse de ce récit véridique.
Agé à peine de dix-huit ans et demi, Hocine Aït
Saïdi fait partie de l’équipe nationale algérienne de boxe. Sélectionné
pour effectuer un stage de préparation en Italie, il est hospitalisé
suite à une chute lors d’une séance d’entraînement. L’auteur est son
frère. Il assiste au dernier combat de « Houhou », puis ramène
le corps au pays. La mémoire envahit alors le récit : « Mais non,
Houhou n’est pas mort, il vit et continuera de vivre au plus profond de
mon être tant que je serai de ce monde. »
oOo
Prix Chasseur de nouvelles
Christiane Prioult
pour sa nouvelle VEILLE SUR
LAURA
C’est solidement écrit et
composé pour retenir le souffle.
« Il revenait d’une simple mission de contact qui l’avait entraîné jusqu’à Marseille, et ne portait pas l’uniforme. Sur le chemin du retour, le disque empourpré du soleil, précurseur de la nuit, l’avait incité à une fuite en avant, loin, toujours plus loin, lui faisant oublier la nécessité du repos. La route semblait interminable, s’étirant presque à son insu, dans un combat sans merci avec sa volonté d’arriver. La fatigue qui envahit peu à peu le conducteur, s’il n’y prend garde, et fait de lui la proie de Morphée, le dominait maintenant ; elle était présente, paralysant tout son être. Il soupira inconsciemment. Ses quarante-trois ans commençaient à peser lourdement sur ses épaules. »
Un thriller s’ensuit, rondement mené.
oOo
Prix Chasseur de poésie
Carlos Barbarito
pour son long poème FUEGO BAJO UN CIELO QUE HUYE
Le souffle ne manque pas à
Carlos Barbarito. Ni le sens du rythme.
¿Dónde comienza el mundo ? En
el suave despertar al alba.
En cualquier nombre oído detrás de la ventana.
En los ruidos de los que arman puestos
y ofrecen pescados, frutas, licores.
¿Dónde concluye ? En
el brusco despertar a medianoche.
En el instante en que el último nombre
deja de tener algún significado, cierta resonancia.
En el silencio, feria sumergida.
oOo
Prix Chasseur d’essai
Pradip Choudhuri
pour son essai L’EXISTENCE PHÉNOMÉNALE DE JACK KEROUAC
- SON INFLUENCE SUR LA CONSCIENCE MODERNE
Voilà un plein d’idées pour
l’avenir - par le créateur de la revue PPHoo.
« S’il n’y avait rien eu de plus que leurs écrits et
si l’Amérique n’avait pas été le pays de la liberté et, de la démocratie,
les précurseurs de la Beat Generation, Ginsberg et
Burroughs, et leur camarade de tout temps Lawrence d’Arabie, auraient été
soit tués, soit achetés, soit bâillonnés, soit exterminés… Les
premiers écrivains de la Beat Generation le savaient et
ils connaissaient aussi le mécontentement populaire et la frustration
qui régnaient dans une large couche de la société et, en particulier,
dans les communautés de jeunes. Alors, par leur expérience et l’étonnant
pouvoir de leur imagination, ils descendirent dans le monde de la réalité
et firent le vœu que tous leurs mots deviendraient réalité. Ils
firent le vœu qu’ils ne prendraient comme sujet rien d’autre que leur
propre vie et finalement, pour citer de nouveau Kaviraj George Dowden,
ils feraient de leur vie un poème, un poème à vie.
Ils ont tenu parole et c’est comme cela que toute la génération s’est
impliquée dans la liberté et la libre « Beat Generation ».
C’est à ce moment-là que Jack Kerouac, qui avait déjà à son actif
plusieurs livres très personnels et, sous certains angles, très
significatifs, est apparu dans les kiosques à journaux avec Sur la
route, arrière-plan d’une Amérique inconnue, et avec sa connaissance
de Céline, de Lautréamont, de l’art poétique de Rimbaud et des surréalistes. »
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