|
Navigation | ||
[E-mail]
Article publié le 12 juillet 2007. oOo Ivre. A monter et descendre deux escaliers, sans autre but que de respirer la pierre, entendre sonner le fer. A se prendre un paquet de fraîcheur dans la figure. Frotter sa main sur le rêche des murs intimes, tellement intimes qu’on n’aurait nulle surprise si soudain y palpitait un cœur. A s’inventer d’autres espaces, d’autres spirales entre ciel et pénombre, des entortillements de l’âme, des tornades en haute mer. Le fer cloquait à grand peine, chaque pied lui rendant son éclat, comme les roues du train lustrent les rails. Rampe glacée sous la main. Cage d’escalier lépreuse, mousse de salpêtre, sinuosités des zones humides, on lutte contre un vieil ennemi, on ne lutte plus, il s’avance et qu’y peut-on ? Parce qu’on a faim, c’est tout ! Qu’on n’a rien de plus au programme que d’habiter. Qu’on ira s’enfouir sous sa couverture pour dormir en plein jour, si en plein jour on veut dormir. Qu’on a le monde à penser. Qu’on écrira bientôt, une bédé, un truc sur Dieu sait quoi, un truc sur Dieu tout court. Qu’on se promène seul en se racontant à soi-même. Qu’on est fils de pianiste, petit fils de peintre et qu’on s’étonne, à dix ans passés, de ne pas encore avoir présenté son oeuvre. |
Revue d'Art et de Littérature, Musique - Espaces d'auteurs | [Contact e-mail] |