Drôle de lampe avec au bout
Un crayon planté dans un trou.
A l’autre bout c’est la lumière
Qui sort pour éclairer derrière.
Objet acquis dans un chinois,
Succursale des trucs sournois
Que Pékin met dans nos mains sales
Pour qu’on se bouffe l’encéphale
Sans empoisonner le kung-fu.
On s’étonne qu’on devient fou !
D’un côté tu écris des choses
Et de l’autre tu vois la cause,
Mais n’oublie pas quand tu écris
Ce que t’inspirent tes grands cris
De couper toujours la lumière
Sinon c’est dans la cafetière
Que sans rigoler tu la prends.
Et si tu éclaires les gens
Pour comprendre ce qu’ils te veulent,
C’est le crayon qui sur ta gueule
Fait des signes que tu veux voir.
Mais à défaut d’un bon miroir
Tu ne vois rien et en famille
On te soigne avec des aiguilles.
Ce truc ne vaut rien dans le noir
Et des couleurs il t’en fait voir.
N’achète pas cet ustensile
Qu’on vend aux poètes sans piles
Que le poète achète aussi,
Preuve qu’il n’a pas tout compris.
Achète français une torche
Qui la langue point ne t’écorche
Et allemand un bon crayon
Choisi dans les meilleurs rayons.
Ainsi dans le noir tu éclaires
Ton crayon avec la lumière
Que te dispense un bon français
(Racine et non point Rabelais)
Et le jour tu économises
Les piles de ton entreprise
Ecrivant en bon allemand
Des trucs que le libraire vend
Au prix salé de l’Amérique
Et de ses guerres atomiques.
Pour le papier, un torche-cul,
Avec les fleurs que le vaincu
Avait mis à la boutonnière
De sa terrible grenadière.