Décembre 1988. Le cauchemar est irréalisable.
Rendors-toi.
Les battements du cœur ne se raccrochent à rien. Calme ces nerfs qui se disent orphelins (à la veille de noël).
Le cutter. Tu découpes des morceaux de carton comme s’ils représentaient quelque chose de ton cerveau.
La vie, à ce moment, n’était que boîtes.
Pour creuser, il faut percer et déblayer. Le paysage et toi vous savez plus ou moins par où commencer.
Les films de la série x ne sont pas des films pornographiques.
Les films la la série t sont les plus abstraits, bien que composés de scènes prosaïques : Keanu descendant l’escalier, par exemple.
Les films de la série n... Ah oui mais non. De ça, on ne saurait dire grand-chose.
La série s était très faiblement alimentée en nitrate, ce qui explique les évidents problèmes de traduction.
La série a comporte des scènes tronquées. Pas seulement l’action ! Les êtres et les paysages semblent eux aussi tronqués.
Les séries langagières ne sont pas les séries linguistiques.
Vous me voyez maintenant :
Je suis le bourdon métallique.
Je flotte sur l’étang de la mélancolie.
Ma seule épaule est verte
et la nuit consternée
garde le sommeil pur des ligaments d’été
Rien. La pluie. Rien.
La pluie. Rien. Rien. Non.
Non. La pluie. Rien. Coule. Rien. Rien.
Rien. Elle coule. Non.
Rien. Rien. La pluie. Non. Non. Rien.
L’eau. Mais non. Rien.
Rien enfin. Le chaos. Rien. Il pleut. Rien. Rien.
Il pourrait pleuvoir du sang. Mais non. Rien. Il pleut. Rien. Rien.
La pluie s’écoule. Rien. Rien. Rien. Rien. Rien. Le sang. Rien.
Mais non. Il pleut. Non. Rien.
Rien. Rien. La pluie. Rien. Non. Rien. Rien. Rien. Rien. La pluie.
Lentement. Bref.
Plus lentement. La pluie.
Coule. De plus. Non.
De plus en plus. Non. Rien. La pluie. Non. Rien. Rien. Il pleut. Rien. Coule. Non.
Mais de plus en plus lentement, c’est certain.