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Poésies de Pascal Leray
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 Article publié le 24 mai 2014.

oOo

C’est 32 millions qui sont fichus en l’air avec cette mauvaise pluie. On ne sait pas ce que c’est que ces 32 millions.

Ce sont des gouttes qui percent ton corps. En vrille, elles s’y prennent mal. Tes doigts ne sont pas des épées !

Tes doigts ne sont pas des épées. Leur prise ne permet pas de découper la nuit.

Il te faut un couteau à trancher la nuit.

Et pourquoi pas ton œil, hein ? Pourquoi pas ton œil, dis ?

Du temps que l’arbre et la falaise s’aimaient tendrement.

Évidemment tu ne peux pas te souvenir. Pas bien. Il devait y avoir de la buée sur le carreau.

Du coup, tu pouvais dessiner des formes.

Et dire.- Là il y a un arbre. Là il y a une falaise. Laissons-les s’écouler tendrement l’un vers l’autre.

Cela.

Bref. Non. Mais quoi.

Quoi.

Rien. Toutes ces détonations silencieuses.

Elles varient sériellement.

Elles obéissent à une loi de pli que contrefait une loi de repli. Les choses sont bien tordues alors.

Ça influence la nuit, les choses qui ne peuvent pas commencer en finissant, la pluie qui te traverse de biais, goutte à goutte.

La pluie quadrille ton corps-armoire. Ton corps-fenêtre. Ton corps-interrupteur surtout.

Seul il pourrait couper la nuit.

D’un trait. Les carotides de la nuit sont mystérieuses et infinies. Elles sachent.

Elles ne décolèrent pas. Tu voudrais crucifier la nuit parfois. C’est lors de ton repli. Ah ! Ah ! L’or de ton repli. Ah.

Plouf. L’eau gorge - mais pas pli !

L’eau dégorge mais elle ne plie pas.

Or qui peut pli peut bris. Et vice-versa.

L’eau signifie le sang et le corps n’est rien d’autre.

L’arbre se tait. La falaise regarde devant elle.

C’est peut-être un ou deux ans avant l’horrible accident d’Ayrton Senna. Cette année-là, on regardait la nuit avec placidité, en fait.

Mais les choses sont à la fois plus simples et plus complexes que cela. Toujours.

J’ai pris mon couteau à découper la nuit.

Je n’avais pas d’état d’âme, j’allais déchirer le ventre de la nuit.

J’allais traquer la nuit sous l’ombre, derrière l’ombre ou à côté de l’ombre.

Il serait impossible de décliner la nuit après une telle défaite d’ombre !

Qui plus est.

On n’y verrait que du feu.

 

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