Je veux écrire ce que la mémoire retient
de tant d’Histoire et de si peu d’Homme
Que ma plume ne prenne pas son envol
sans la langue qui inspire les morts justes
À genoux dans cette bruyère de douleur
le front saignant de blessures infligées
à ceux que je n’ai pas connus vivants
je ne me lamente pas en vain car
un enfant m’écoute et prends note
de ce que la Poésie lui inspire déjà
lui qui est tout ce que sa mère veut
mais qui ne devient pas sans moi
Il s’essaie lui aussi au chant
Sa voix retentit sous le ciel de lit
Une larme en estompe les cris
mais le cœur y est sans partage
Tu me regardes pour me le redire
Et je sais que je te ressemble
L’œuvre commune est route
sur les chemins de la résistance
et sous le soleil de l’éternité
Non ne décroise pas tes genoux
Que ta main ne cesse de caresser
La langue est à cet endroit précis
L’unisson est maintenant acquis