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 Article publié le 13 avril 2014.

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Femme aux faveurs cristallines, elle lisait jusque dans le cœur des morts.

Les tables ne tournaient jamais, les cartes restaient muettes, le café noir demeurait obscurément noir.

L’énigme gisait ailleurs, dans les plis acidulés d’une vie dissimulée aux regards. Les cloisons chantaient, les murs ne tremblaient jamais.

Les fenêtres fermaient les yeux sur ce ramage.

L’aube, ainsi, se levait deux fois, à la faveur de l’aurore frémissante.

L’épreuve de cristal pouvait commencer.

Sa voix de tête, il fallait en passer par elle pour ressentir en sa compagnie l’extrême faiblesse du Nord pris dans des convulsions d’airain.

C’est ainsi qu’en pauvre lieu fleurit un espoir nouveau.

Les musiques qui l’occupaient charriaient tant et tant d’émotions que son premier mouvement était de fuir l’appel qui résonnait dans les phonèmes.

En-deçà du sens, au-delà des sens, en toute indécence, tel était le pari qu’elle avait fait sur elle-même, misant tout sur l’à-propos du temps.

Tenir une promesse comme on tient un verre plein qu’on porte à ses lèvres.

Rythmes, tempi et couleurs sonores étaient ses maîtres dociles.

Et la simplicité de sa mise ne laissait pas d’étonner les voyageurs.

A la soie des jours, elle préférait la bure des soirs et le lin des nuits.

Un jour viendrait, pensait-elle bravement, où, l’aurore en mal d’aube finissantpar rencontrer la nuit blanche, elle serait enfin une et entière dans les bras mouvants de l’homme qu’elle ne cessa jamais d’aimer.

Une douce chaleur entravait le son, l’inclinait à la torpeur amusée d’une nature morte.

Elle était ce fruit vibrant luisant de santé sur la toile abandonnée depuis des lustres dans la réserve hautaine.

Toutes les nuits, le tableau s’animait, reprenait des couleurs chantantes.

Un chant s’élevait qui enlevait à la couleur sa robe.

Son corps se confondait alors pleinement avec la nuit venue.

Naissait alors une tension à l’œuvre dans les soubassements de ses désirs tentaculaires.

Ne manquait plus que l’indiscernable cela qui tardait à venir sous ses doigts humides.

Plus pour longtemps.

 

Jean-Michel Guyot

4 avril 2014

 

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