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 Article publié le 26 janvier 2014.

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César apparaît sur la scène historique et politique au moment où la république, dominée par le Sénat, est profondément troublée, une république dont les fondements reposent sur l’autorité des riches propriétaires terriens. Dans le même temps, c’est l’époque des conquêtes et l’avènement des généraux, tels que Sylla ou Pompée. Mais les tensions entre sénateurs et généraux vont croissant, d’autant que les premiers font preuve d’un certain relâchement moral.
 
Face à une certaine corruption de la classe politique et à une grave crise financière et agraire qui met en danger le peuple, ceux qui commandent les légions apparaissent au moins aussi légitimes aux yeux de la plèbe.

A l’époque, Rome est une grande ville, une ville immense, considérée comme la ville universelle. Les fonctions politiques, juridiques, religieuses et administratives y sont nombreuses. César, à l’image d’un pur-sang qui franchit victorieusement tous les obstacles, va les embrasser avec passion : à trente ans en -70, il est nommé questeur – en charge des finances de la province d’Espagne – et entre au Sénat ; il devient ensuite curateur de la voie Appienne en -66 : vérification de l’état de la route qui relie Rome aux provinces du sud, circulation des piétons et des chariots, reconstruction des ponts détruits par les inondations, constructions d’hôtelleries, d’auberges et de relais de chevaux sont ses principales tâches qui le conduisent à rencontrer des voyageurs de toutes conditions ; en -65, sa charge d’édile à Rome lui attribue les pleins pouvoirs concernant la sécurité des personnes et des biens, la surveillance des bordels et l’approvisionnement de la ville, César embrasse ainsi toutes les responsabilités de la police ; en -63, il occupe le poste de grand pontife, un rôle à la fois religieux et politique puisque les cultes et les rites, à Rome, dépendent du pouvoir ; en -62, il est élu prêteur, magistrat qui « dit le droit ». Puis, il accède au grade suprême, celui de consul, et devient l’égal du guerrier Pompée et du banquier Crassus : c’est la naissance du triumvirat, un aigle à trois têtes qui domine le Sénat et annonce la fin de la république. Les généraux, en lien direct avec le peuple, sont dans le mouvement de l’Histoire : la corruption des sénateurs coïncide avec l’apparition d’un nouveau pouvoir qui réconcilie plèbe et aristocratie.

C’est Jules César qui l’incarne pleinement, se débarrassant de Pompée et de Crassus pour devenir dictateur à vie, ce qui signifie simplement, à l’époque, la concentration de tous les pouvoirs entre les mains d’un seul homme.

Les réformes de César sont nombreuses : sur le plan politique, il ouvre le Sénat à des candidats venant de milieux populaires et multiplie les magistratures ; concernant la plèbe, il fait adopter un moratoire sur les loyers, fait baisser le nombre des assistés de 320 000 à 150 000 et, surtout, donne du travail à tous ; sur le plan juridique, il accorde le droit de cité aux nombreux étrangers, Grecs et Egyptiens, qui pratiquent la médecine à Rome, ainsi qu’aux professions libérales ; dans le domaine judiciaire, il renforce les peines pour des crimes commis ; sur le plan commercial, il instaure un certain protectionnisme pour relancer la consommation intérieure ; dans le domaine culturel, il impulse la construction d’une bibliothèque publique à Rome, crée le Forum, érige une nouvelle basilique, fait édifier le Grand Cirque qui accueille les courses de char, ainsi qu’un théâtre. Enfin, les lieux de culte sont rénovés.

Ainsi, César, fort de compétences variées et complémentaires, possède une vision globale qui lui permet d’intervenir dans tous les domaines de la vie publique, dans un souci de modération et de réformisme permanents.

En résumé, il impose une vision prométhéenne face à la marcescence du pouvoir sénatorial.

Il paraît que Rome, à partir de son règne, sera davantage couverte de marbre que de brique…

 

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