Tout vient d’une cellule.
Puis, cette même cellule devient pluricellulaire.
L’anatomie féminine change alors du tout au tout. La dilatation prend forme, jusqu’à créer l’espace propre à la vie organique déjà sexuée.
Le ventre du monde, ensuite, devient circulaire. Pendant ce temps, les cortex respectifs sont en étroite connexion. Celui de la génitrice se crible de questions, de sensations, de spéculations. Celui du ventre, lui, grandit. Mécaniquement. Le troisième cortex est en retrait, un retrait apparent : le vecteur du liquide séminal assiste en spectateur, en observateur.
Lorsque le terme arrive, la mise à bas devient, le temps de son heureux déroulement, la grande scène de l’exhibition. Le personnel compétent et les géniteurs vivent la naissance du monde.
L’expulsion heureuse sonne la délivrance de la génitrice dont le cortex se crible de nouvelles questions, tandis que le nouveau-né est tenu ou brandi, ses membres et ses pupilles opérant des mouvements hasardeux au sein du nouvel espace.
Au sein du monde.
C’est une partie de soi qui vient d’être expulsée. C’est une partie de son territoire géographique à qui il faut donner une histoire pour qu’elle construise la sienne. C’est une nouvelle liberté qui rejoint l’espace-temps, cette vaste donnée immatérielle. L’ histoire du nouveau-né rejoint l’Histoire et son rouleau-compresseur invisible … la subjectivité est en marche …
Soutenir cette liberté vivante bientôt aux prises avec son fatum.
Avant de la voir grandir à jamais.
Alea Jacta Est ...