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Théâtre de Patrick Cintas
Ode

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 Article publié le 9 janvier 2006.

oOo

Scène XI

Fausto, prêcheurs, Touma Folle, Marie-Pipi

 

 

TOUMA-FOLLE

 

Ainsi près de toi je peux lire

Dans tes yeux ce qui est écrit

Et ce qui s’effacera faute

De temps, excepté une côte

Arrachée à un pieux délit.

 

 

MARIE-PIPI

 

LXVII

 

Je ne t’écoute plus.

 

TOUMA-FOLLE

 

---------------------Moi-même

Je n’entends plus ce que je dis.

Le feu est si proche, je t’aime

Et je te brûle, écrits maudits

Que je n’ai pas chantés, plurielle

Voix, bouche que le verbe encièle

À ton sexe, comme ce feu

Symbolique qui nous encercle,

Nous le centre, et toi le spectacle

Que le vent tisonne avec eux.

 

 MARIE-PIPI

 

LVIII

 

Je ne t’écoute plus. Je brûle.

 

TOUMA-FOLLE

 

Chair crispée ! Squelette hideux

Passé ! ainsi le feu t’annule

Et me purifie. Je le veux

Froid destructeur de ma folie,

Ma mort au-delà de la vie

Toujours reculée, o foyer

Où convergent mes passions, l’âme

Celée dans le cœur d’une femme

Brûlée vive sur un bûcher.

 

LIX

 

Hurlement de Marie Pipi.

 

Le feu a eu raison de l’ivre

Putain qui sommeillait en moi !

O le feu enfin me délivre

De ses rêves et de sa loi !

Et de ses douloureux stigmates

Il ne reste plus rien. Regarde !

Regarde ! Je ne brûle pas.

Le feu se fond à ma puissance.

Dieu est en moi, Dieu en instance

De justice et de faux sabbats.

 

Touma Folle disparaît dans le feu.

 

UN FRÈRE

 

LX

 

La voix de Dieu est un miracle

Dans le corps de l’homme, et la voix

De l’homme est un divin spectacle

Qui ne rime à rien, sinon bois

Et te grise à la cruche terrestre !

 

AUTRE FRÈRE

 

La voix de Dieu est ce qui reste

Après que le feu ait rompu

L’équilibre de la matière,

Mais la voix de l’homme est poussière

Comme la lie de son vin bu !

 

FAUSTO

 

LXI

 

Mes poumons, je vous hais, et pire

Je pourrais bien vous déchirer

Sur cette lame, et voix j’expire

Au lieu que la nuit va durer.

Ou bien ma cruche me délivre

Comme un poète dans son livre.

Et je bois plus que de raison

Jusqu’à ce que la nuit se crève

À la pointe du jour qui lève

Tous les soleils comme un tison.

 

LXII

 

Mais la nuit au paratonnerre

Accroche d’autres nuits, des sœurs

Au sein brûlé, toute la terre

S’éternisant dans les terreurs

Où le regard, hagard, excite

Ses visions, et je périclite

Ici-bas, le cœur usuré

Moins par l’alcool que par l’absence

D’amour, exceptée la présence

D’un incube sur son balai.

 

LXIII

 

Autour de moi dans l’air qui tremble,

Elle vole comme un oiseau,

Et dans son aile qui rassemble

D’autres témoins de la nuit, beau

Ballet, j’exaspère l’ivresse,

Ivre proie de la chasseresse

Dont le sexe s’est entrouvert

Comme une bouche, et dans sa langue,

Chanter mes tristesses exsangues,

Dans le noir, le rouge et le vert.

 

LXIV

 

Raison, inénarrable vie

Des mortels, et temps, inexact

Compte, par quoi l’homme s’ennuie

À mourir de vivre. Quel tact,

D’où les puissances créatrices

Renaissent, peut-être propices

À l’éternité sonore, air

Vicié, feu éteint, terre vaine,

Enfin l’eau trouble. O rassérène

Toi, maudit, ce chant est impair.

 

Entre le peuple.

 

CHŒUR

 

Dans la nuit le feu allumé

--------------------Ventre de bouc !

Avec les filles du village

--------------------Hibou la lune !

Et toute nue longtemps dansé

--------------------Ventre de bouc !

Autour du feu longtemps baisé

--------------------Hibou la lune !

Et le diable m’a prise au cul

--------------------Ventre de bouc !

Cent fois c’te nuit m’a enculée

--------------------Hibou la lune !

Longtemps après j’ai accouché

--------------------Ventre de bouc !

Par le cul donné un enfant

--------------------Hibou la lune !

L’enfant ai m’né dans la forêt

--------------------Ventre de bouc !

Abandonné l’enfant aux loups

--------------------Hibou la lune !

Mais les loups ne l’ont pas mangé

--------------------Ventre de bouc !

On ne mange pas le fils du diable

--------------------Hibou la lune !

Les bonnes sœurs l’ont recueilli

--------------------Ventre de bouc !

Et l’enfant a grandi chez Dieu

--------------------Hibou la lune !

L’enfant est devenu curé

--------------------Ventre de bouc !

Au village la messe a donné

--------------------Hibou la lune !

Après la messe joli curé

--------------------Ventre de bouc !

Viens baiser le cul de ta mère

--------------------Hibou la lune !

Après la messe joli curé

Viens baiser le cul de ta mère

--------------------Ventre de bouc !

--------------------Hibou la lune !

 

Rideau

 

 

extrait de Bortek

 

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