Brutalement décédé en 2005, Charlie Schlingo était, parmi les auteurs de bandes dessinées, un poète, terme qu’il ne s’agirait pas ici de prendre dans un sens quelconque.

Son oeuvre reste mal connue du grand public. Bien souvent, ses lecteurs l’ont pris pour l’idiotie où il excellait, en effet. M’enfin, Dostoïevski aussi...

Les quelques scènes qui suivent sont extraites d’un album paru au milieu des années 1980, "Les saucisses de l’exploit". Je leur dois ma survie, en un sens. Je ne voudrais pas qu’on les oublie.

Le directeur d’un zoo dit à l’un de ses pensionnaires :
- Tu devrais te laver les pieds, Albert ! Albert, qui était occupé à pondre un oeuf, répond avec beaucoup d’à propos :
- Coin coin coin coin !

*

Deux écrivains se rencontrent.
- En ce moment, je me laisse aller à la mélancolie, dit l’un.
- Vous n’avez qu’à être moins mélancolique, rétorque l’autre avec beaucoup d’humour.

*

Une hôtesse de l’air renverse du café sur un passager.
- Ca ne tache pas, dit-elle en nettoyant le pantalon de monsieur.
- Ce n’est pas une raison pour me caresser les couilles, dit celui-ci furieux.
- Vous n’avez qu’à pas voyager la bite en l’air, répondit-elle avec mépris

Les saucisses de l’exploit, Humanoïdes associés, 1985