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Le porteur d’hôtels

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 Article publié le 26 novembre 2008.

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Il était environ dix heures quand le porteur d’hôtels s’éveilla. Le téléphone sonnait abominablement, excitant une émotion furieuse chez le porteur. « J’ai déjà tant de courbatures ! » ; s’écria-t-il au lever, « comment voulez-vous que j’aime ? »

« Allo ? », le frappa une voix.dès lors qu’il eut décroché le combiné du téléphone. Il ne répondit pas. Mais madame Simpson ayant reconnu son grommellement multiphonique, il la reconnut pareillement. « Venez dans ma chambre ! », lui dit-elle d’une voix langoureuse. Mais le porteur ne s’éveilla qu’avec lenteur et toute la matinée passa ainsi : « Qu’ai-je donc fait de son hôtel ? » Il regarda à la fenêtre. Il y en avait tant qui se jouxtaient et qui se superposaient parfois, ne laissant au flâneur que d’étoites allées enchevêtrées. « Où est donc le sien ? » C’était un hôtel à deux étoiles. Un tout petit hôtel qui lui avait coûté peu d’efforts et qui était peut-être désormais à la lisère de la forêt. Et qu’en avait-on fait ? Enfin, il aperçut d’immenses dunes qui se déplaçaient à toute allure dans une mer de néant. « Quel scandale ! », s’écriat-il. Mais il entendit du bruit. Ce bruit, il l’isola parmi l’air électrique que draînent ces déserts brusques et se laissa ainsi conduire jusqu’à l’hôtel, dont il retrouva le souvenir précis dès qu’il y fut parvenu. Il sonna. On lui ouvrit. « Je vous rapporte », eut-il à déclarer, « ce bruit de vaisselle. Il a dû se perdre. »

« Mais c’est lui ! », se moqua le portier. « Qui vous a amené ici ? » Le porteur d’hôtels parla de madame Simpson au portier qui se frappa le front. « Mais oui !, s’écria-t-il, attendez ! » I descendit au sous-sol et ne revint qu’avec une énorme branche de frêne qu’il posa à côté de lui. « Et savez-vous, demanda-t-il, hésitant, au porteur d’hôtels, dans quelle chambre elle se trouve, cette madame Simpson ? »

Bientôt parvenu au seuil de la chambre numéro quatre, les deux hommes ne frappèrent pas tout de suite. Le portier raconta au porteur d’hôtels qu’il allait bientôt perdre son emploi. La veille, il avait trébuché sur une marche et, parvenu au sous-sol n’avait jamais pu retrouver la mémoire de sa journée. « Ainsi, s’exclama le porteur d’hôtels, je ne suis pas seul dans mon malheur ! » Mais il se mentait. Il pressentait d’ores et déjà le drame affreux qu’il allait affronter. Le portier fut pour frapper à la porte de madame Simpson mais il l’en empêcha. Il l’assomma et lui fendit le crâne à coups de pieds. Puis, il enfonça la porte de la chambre et reconnut madame Simpson, nue, sru son lit, en train de dévorer un plein tronc d’arbre. A côté d’elle, un policier riait.

« C’est lui ! », s’écria-t-elle, « C’est lui qui a volé mes rubis ! »

 

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