Retour à la RALM Revue d'Art et de Littérature, Musique - Auteurs invités [Forum] [Contact e-mail]
AUTEURS INVITÉS
Depuis avril 2004,
date de la création
du premier numéro
de la RALM.
Buenos Aires - Une ville kaléidoscope Interview de Ricardo Dessau
Navigation
[E-mail]
 Article publié le 7 décembre 2005.

oOo

français

español

english

Entretien avec Cristina Castello

Chef de gouvernement de la ville de Buenos Aires pour un jour

 Cristina Castello : « Une ville kaléidoscope »

Interview de Ricardo Dessau

 

Nous inaugurons une nouvelle section, Chef de gouvernement de la ville de Buenos Aires pour un jour, où mois après mois, différentes figures représentatives de tous les secteurs d’activité de la Capital Fédérale exposeront leurs avis et leurs projets au cas où il leur arriverait de régir la métropole. Ici parle le poète et la journaliste Cristina Castello. Plus de trois mille entrevues dans la presse écrite, deux émissions de radio, une émission de télévision, un site web - cristinacastello.com - et un livre de poèmes à paraître à l’automne 2004, en édition bilingue, publié par L’Harmattan (Paris) : Soif.


- Vous avez visité différentes villes européennes. Comment voyez-vous Buenos Aires par rapport à ces villes-là ?
- Buenos Aires est un kaléidoscope. Quelques prismes la montrent semblable à Paris, à Rome, à Madrid... D’autres, la dévoilent comme l’un des lieux les plus désemparés de l’univers. Elle possède un mouvement culturel très intense, et de grands artistes la peuplent, mais il lui manque des siècles d’histoire de l’Europe. C’est une ville et c’est mille villes. À ressemblance de tant de ses femmes, belles et élégantes - les plus belles du monde ? -, elle a un visage et mille visages. Tel qu’il nous arrive lorsqu’on se regarde dans les miroirs déformants des parcs de divertissements, les touristes tombent amoureux de ce que leurs yeux observent dans cette danse de prismes.

- Quel est, à votre avis, ce qui est bon et ce qui est mauvais de Buenos Aires ?
- C’est ce que je voulais signaler : Buenos Aires est une ville pleine de contrastes. L’opulence versus la nécessité, et cela - des millions d’âmes sans abri, "grâce" aux gouvernements précédents qui ont aliéné le pays -, plutôt que "mauvais", est terrible. Comme il est aussi terrible que certains lieux de la ville - le centre ville, par exemple -, sauf exceptions, aient perdu leur identité. Ce qui est extraordinaire ce sont ses artistes et ses scientifiques, ses galeries d’art et ses librairies, ainsi que les êtres anonymes qui affrontent les pénuries quotidiennes et qui construisent des projets. Les liens solidaires qui existent encore malgré tant de combats sociaux, et la nuit - insomniaque dans plusieurs coins de la ville - qui nous accompagne, à l’aube, dans le dialogue entre copains, le dernier pot à la main... Cela est aussi extraordinaire. Si je ne tiens pas compte de la multiplicité des chromatismes de ce kaléidoscope et que je choisis ce qui est le plus beau, selon moi, l’inventaire est inépuisable : ses parcs et ses promenades, ses avenues, ses quartiers aux physionomies tellement différentes les unes des autres, ses boutiques -comme celle de María Boneo, artiste du dessin qui est à la hauteur des meilleurs artistes de Paris, boutique placée justement dans ce coin parisien de la rue Juncal et Guido - , ses restaurants, ses repas les plus savoureux du monde, élaborés d’après les recettes typiquement argentines ou suivant la tradition de la cuisine internationale. L’habitant de Buenos Aires, "le porteño", est un bon vivant qui attend les meilleurs instants pour que la ville lui sourie.

- Quelles mesures prendriez-vous pour améliorer l’image de la ville ?
- "Je n’ai pas d’espoir. J’ai de l’imagination", a écrit le grand poète argentin Roberto Juarroz. Imaginons, voulez-vous ? Imaginons que le Gouvernement de la Ville s’efforce de préserver le patrimoine culturel ; qu’il remette en fonctionnement des lieux comme le bar qui a fait tradition, El Molino (au coin de la rue Callao et de l’avenue Rivadavia, en face du Congrès de la Nation), par exemple. Imaginons qu’il interdit la circulation des autobus qui roulent à vitesse d’avion lançant des émanations toxiques. C’est bizarre ce qui se passe... c’est une copie fidèle des États-Unis, on censure de plus en plus strictement les fumeurs, mais.... n’est-il pas plus nuisible à la santé de respirer ces émanations des autobus que la fumée des cigarettes ? Continuons à imaginer que le gouvernement jette des semences et dans toute la ville, les arbres fraternisent avec le ciel. Encore une fois, imaginons qu’on peut parcourir la ville sans peur, qu’il existe une éducation pour apprécier les créations artistiques, toutes ; que Buenos Aires est devenue une grande bibliothèque à laquelle tout le monde s’intéresse et peut y accéder. Enfin, imaginons que le Gouvernement de la Ville saisit la vraie valeur sociale du bonheur.

- Et pour la coexistence, que feriez-vous pour vos citoyens ?
- Si j’avais le pouvoir comme Chef de Gouvernement, je ferais construire des écoles de formation des citoyens et dont l’assistance aux cours serait obligatoire. Je créerais une chaîne de télévision avec des émissions de qualité grâce auxquelles on pourrait apprendre, en évitant les leçons magistrales, la joie de la fraternité, les bonnes manières, la non-violence, le respect aux normes et la mysthique de la participation qui renferme en elle-même la saine révolte. Je ferais tant de choses... mais je sais que mes projets dépassent le cadre de cet entretien, raison pour laquelle... voilà les signatures qui valident tout ce que je ferais.

- Que feriez-vous pour attirer un plus grand nombre de touristes dans la ville ? De quelle façon envisageriez-vous ce projet, qu’il s’adresse aux gens de l’intérieur du pays ou aux étrangers ?
- Je la montrerais comme une ville passionnée de vie, cependant il faudrait d’abord résoudre les problématiques dont j’ai déjà parlé. Vous savez ... le masque grec à la bouche souriante représentait la joie, et celui du geste de tristesse représentait la tragédie. Le masque souriant devrait représenter Buenos Aires, la joie.

- À votre avis, quelles villes du monde seraient les modèles les plus intéressants à incorporer à Buenos Aires ?
- Ce qui est fondamental est celui de Paris, le sourire du monde ; mais on devrait tenir compte aussi des beautés de Vienne, de la circulation civilisée de l’Allemagne et du sens de la tolérance d’Amsterdam. Et pourtant, le premier modèle pour Buenos Aires est... Buenos Aires elle-même, qu’elle retouve son identité, tantôt au niveau de sa physionomie, tantôt au niveau de sa langue, dans tous les prismes du kaléidoscope. Elle deviendrait donc un sourire permanent vers l’Azur.

© Ricardo Dessau

 

cristinacastello.com

 

Entrevista con Cristina Castello

 Jefe de Gobierno de la Ciudad de Buenos Aires por un día

 Cristina Castello : « Una ciudad calidoscopio »

Por Ricardo Dessau

 

Inauguramos una nueva sección, « Jefe de Gobierno de la Ciudad de Buenos Aires por un día », en la que mes a mes distintas figuras representativas de todas las áreas de actividad de la Capital Federal expondrán sus pareceres y sus proyectos si les tocara gobernar la metrópoli. Aquí habla la poeta y periodista Cristina Castello. Más de tres mil entrevistas en la prensa escrita, dos programas de radio, un programa de televisión, una página web - cristinacastello.com- y un libro de poemas por aparecer próximamente, en edición bilingüe, editado por L’Harmattan, de París : Soif (Sed).

 

- Usted visitó diversas ciudades europeas. ¿Cómo ve a Buenos Aires en relación con ellas ?

- Buenos Aires es un calidoscopio. Algunos prismas la muestran semejante a París, a Roma, a Madrid... Otros, la descubren como uno de los lugares más desamparados del universo. Tiene un movimiento cultural intensísimo y grandes artistas, pero carece de los siglos de historia de Europa. Es una ciudad y mil ciudades. Igual que tantas de sus mujeres hermosas y elegantes -  ¿las más bellas del mundo ? - , tiene un rostro y muchos rostros. Como en los espejos deformados de los parques de diversiones, los turistas se enamoran de lo que ven sus ojos en esa danza de prismas.

 - ¿Cuál es a su juicio lo bueno y lo malo de Buenos Aires ?

- A eso apuntaba. Buenos Aires es la ciudad de los contrastes. Opulencia versus necesidad,  y esto - la intemperie de millones de almas, « gracias » a gobiernos anteriores que enajenaron el país- , más que « lo malo », es lo terrible. Como lo es que ciertos lugares - el centro, por caso- , salvo excepciones, perdieron identidad. Lo extraordinario son sus artistas y científicos, las galerías de arte y librerías, así como los seres anónimos que sortean temporales y construyen. Los lazos solidarios que todavía existen a pesar de tantos embates, y la noche - insomne aún en muchos sitios- para amanecer con la última copa y el diálogo entre amigos. Y si no miro la multiplicidad cromática del calidoscopio y elijo exclusivamente lo más lindo, la lista sería interminable : sus parques y paseos, sus avenidas, sus barrios con tantas fisonomías, sus boutiques  - como la de María Boneo, artista del diseño y a la altura de los mejores de París, ubicada justamente en ese rincón parisino de Juncal y  Guido- , sus restaurantes, sus comidas : las más sabrosas del mundo, tanto la típicamente argentina, como la internacional. El porteño es un bon vivant que espera tiempos mejores para que la ciudad sonría.

- ¿Qué medidas tomaría para mejorar la imagen de la ciudad ?

- « Yo no tengo esperanzas. Tengo imaginación », escribió mi gran poeta argentino Roberto Juarroz. Imaginemos, ¿quiere ? Imaginemos que el Gobierno de la Ciudad pusiera empeño para preservar el patrimonio cultural ; que reabriera lugares como la confitería El Molino [en Callao y Rivadavia, frente al Congreso], por ejemplo. Imaginemos que prohíbe que los colectivos marchen a velocidad de avión y con « escape libre », con cuyas emanaciones nos intoxican. Es curioso... en copia fiel de los Estados Unidos, cada día se censura más a los fumadores, pero... ¿no es más nocivo respirar colectivos , en lugar de aire puro ? Imaginemos que el gobierno tira semillas y por la ciudad toda los árboles se hermanan con el cielo. Imaginemos que se puede circular sin miedo por toda la ciudad, que hay una educación para el arte, que Buenos Aires es una gran biblioteca por la cual todos tienen interés y todos, acceso. Imaginemos que el Gobierno de la Ciudad comprende verdaderamente el valor social de la felicidad.

- ¿Y la convivencia entre sus ciudadanos ?

- Haría escuelas de formación ciudadana, con asistencia obligatoria. Crearía un canal de televisión con programas de calidad, para que - al menos uno- mostrara, sin enseñar como « maestro ciruela », la alegría de la fraternidad, del buen trato, de la no agresión, del respeto de las normas y la mística de la participación, que incluye la sana rebeldía. Haría y haría, pero supongo que excede el espacio de esta entrevista, por lo cual, de todo lo que haría... siguen las firmas.

- ¿Qué haría para atraer una mayor cantidad de turistas a la ciudad ? ¿Cómo promovería la ciudad dentro y fuera del país ?

- La promovería como una ciudad loca de vida, para lo cual quedan por resolver muchas de las cosas que comenté antes. Usted sabe... las máscaras griegas, con la boca hacia arriba, representaban la alegría, y con la boca hacia abajo, la tragedia. Buenos Aires debería ser una boca hacia arriba. La alegría.

- ¿Cuáles son los modelos interesantes, a su juicio, de distintas ciudades del mundo para incorporar a Buenos Aires ?

- El fundamental es París, la sonrisa del mundo ; y muchas bellezas de Viena y el tránsito civilizado de Alemania y el sentido de la tolerancia de Amsterdam. Pero el primer modelo para Buenos Aires es... Buenos Aires. Que recupere la identidad, tanto en su fisonomía como en el idioma, en todos los prismas del calidoscopio. Entonces sería una siempre sonrisa hacia el Azul.

 

© Ricardo Dessau

cristinacastello.com

 

 

Interview with Cristina Castello

 Buenos Aires City Chairman for a day.

Cristina Castello : “A kaleidoscope city”

By Ricardo Dessau

 

We inaugurate a new section “Buenos Aires City Chairman for a day”, where, month by month, different representative figure of all the activity areas of the Federal Capital shall show off their opinions and projects, should they happen to govern this city.. Here we listen to Cristina Castello, poetess and journalist. More than three thousand written press interviews, two radio programs, one on TV, a web site - cristinacastello.com - and a book of poems to be soon published in a bilingual edition, by L’ Harmattan, Paris : Soif (Thirst).

 

- You’ve visited different European cities... with such a background , what do you think about Buenos Aires, ?

- Buenos Aires is a kaleidoscope. Some prism glasses show her alike to Paris, Rome, Madrid. Others, find her one of the most forlorn places on earth. There is a very intense cultural activity and great artists, but she lacks Europe’s century history. She is one and a thousand cities. Just as so many of her beautiful and elegant women - earth’s most beautiful ? - have one and many faces.  As in the deforming mirrors at the entertainment parks, tourists fall in love with what their eyes see in such a prism dance.

-  What’s your opinion about Buenos Aires’ good and evil ?

- This is what I was aiming at. Buenos Aires is a contrasts City. Richness versus need, and this - millions of homeless souls “thanks” to former governments that sold the country - beyond being evil, is terrible. As it is that certain places - downtown, with few exceptions, for instance - lost their identities. Her artists, scientist, art galleries and libraries are extraordinary, as are the unknown beings, who build, whilst eluding storms. Still existing brotherly links, in spite of so many knocks,  and nights - sleepless in many places - to dawn with a last drink and a friendly dialogue. . And otherwise I watch the chromatic plurality of the kaleidoscope, and I exclusively choose the nicest. The list would be unending : parks and malls, avenues, its districts with so many features, its fashion shops - as María Boneo’s , design artist, up to Paris’ best, right at the Guido and Juncal Parisian  nook - restaurants, meals : the world’s tastiest, be they typical argentine or international. The “porteño” is a “bon vivant” awaiting better times for the city to smile.

-  What would you do to better the city’s image ?

- “I hope not. I imagine” wrote my great argentine poet, Roberto Juarroz. Let us dream... you agree ? Let us dream the City’s government should strive to keep the culture inheritance, reopen sites as “Confitería El Molino” (on Callao and Rivadavia, facing the Congress building), for instance. Let us dream it is forbidden that busses travel at airplane speed, without a silencer, intoxicating us with their exhausts. It’s to wonder... as a faithful copy to the States, smokers are daily more condemned, but... is it not more harmful to breathe busses than pure air ? Let us dream that the City government scatters seeds and throughout the city all trees mate with heaven. That you can wander fearless through the whole city, that there is an art education,  that Buenos Aires is a great library, loved by all and to which all can accede. Let us dream the City Government really understands happiness’s social worth.

-  And the living together among its citizens ?

- I would build citizenry education schools, with compulsory assistance. I would create a TV channel, with highly qualified programs, so that - at least one - should show, without acting paternalistically, brotherhood happiness, manners, non violence, law respect, and participation mystics, including a rebellious health. I would do and do... but I suppose this out borders  the limits of this interview, on account of which, signatures follow all I should do.

- What would you do to attract more tourists ? How would you advertise the City in our country and abroad ?

- I would advertise her as a life crazy city. For this many of the above mentioned items must be solved. You know... the Greek masks, mouths upwards, spoke of joy, and  mouth downwards, of tragedy. Buenos Aires should be a mouth upwards. Joy.

 Which would be the interesting foreign city models, to import to Buenos Aires ?

 -  The fundamental one is Paris, world’s smile, and many Vienna beauties, and Germany’s civilized traffic, Amsterdam’s tolerance. But Buenos Aires’s principal model is.. Buenos Aires. She must recover her identity, in her looks and her language, in all the kaleidoscopic prisms. Then she would be an everlasting smile towards the Blue.

 © Ricardo Dessau

cristinacastello.com

 Translation : Patricio Doyle

 

 

Un commentaire, une critique...?
modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides. Servez-vous de la barre d'outils ci-dessous pour la mise en forme.

Ajouter un document

Retour à la RALM Revue d'Art et de Littérature, Musique - Espaces d'auteurs [Contact e-mail]
2004/2024 Revue d'art et de littérature, musique

publiée par Patrick Cintas - pcintas@ral-m.com - 06 62 37 88 76

Copyrights: - Le site: © Patrick CINTAS (webmaster). - Textes, images, musiques: © Les auteurs

 

- Dépôt légal: ISSN 2274-0457 -

- Hébergement: infomaniak.ch -