Chair d’aube
Eclair de silence
Exhalaison de sang
Dans l’écartèlement
Des viscères lacérés
Semences d’ombres oubliées
Dans les cratères des passions
Qui s’amoncèlent dans l’âtre
Des saisons perdues
Brûlures des sentiments
Assaut au temps libre
Vibration de la mémoire
Dans la vacuité des instants
Incarcérés dans la marbrure
Du rêve non vocalisé
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Je dédie à l’humanité tout entière
Le silence de mes paroles
Et la résonance de mon indulgence
Je suis née de la saison des marées basses
Et je me veux tabernacle dans le cœur de mal-aimés
J’ai dans le sang le sérum des printemps dégelés par la force de l’irréel
Et je chante chaque jour le refrain des soleils enneigés
Dans le confiteor des matins inconnus
(Rêves et folie, Editions Saint-Germain des Prés, 1994)
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Sur les rives de la vie dansent des perles d’espoir
que les pêcheurs d’amour essayent d’attraper avec le filet du rêve
pour redessiner l’horizon du bonheur
Douces vagues limpides qui trépignent
sur les rochers séculaires rêvant de délivrance
Dans la forge du temps brûlent les maux
qui ont fini de ronger les entrailles des innocents
Et le vent rissole sur la pente des étoiles en grève
Le chant des heures redonne l’éclat aux matins livides
et dans le calme des plaines endormies se dessinent
les silhouettes des forêts callipyges qui désarment le soleil
Je sens que le vent chante dans les poumons de la terre
Qui tremble d’effroi quand la mer succombe au chantage du rêve