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Journées (Patrick Cintas) - 1ère partie
Avant l’horreur

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 Article publié le 20 septembre 2012.

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« Mais le juste équilibre entre ce qu’il faut donner et ce qu’on peut prendre ! Vous ne pouvez en aucun cas vous limiter à l’une ou l’autre chose ! Pour donner, il faut prendre, d’où il s’ensuit que vous ne pouvez donner plus que ce que vous avez pris ! Et d’où l’intérêt de prendre à crédit ! Vous me dites que pour prendre, on n’a pas besoin de donner ! Mais si vous agissez de cette manière, vous empruntez ! Et si vous n’êtes pas autorisé à le faire, vous devenez un voleur ! Un autre équilibre consiste dans l’établissement d’une loi qui vous conserve votre liberté aussi entière que votre désir est licite. Loi, désir, acquisition et don sont les quatre principes de la vie sociale telle qu’elle nous est imposée par notre nature et aussi par le calcul. Nous appliquons des chiffres à notre essence et en retour nous les interprétons. Cette interprétation, monsieur, s’appelle l’existence. Nous ne vivons pas autrement. Nous sommes ensemble, fatalement. Ne tentez pas d’échapper à ce principe. Rien n’est particulier et tout est un. » — C’était Matorral qui parlait. Mescal l’écoutait. Il appréciait moyennement ces conversations abstraites. Son regard se perdait dans la fenêtre ouverte. Ils ouvraient toujours la fenêtre après le repas. Ils partageaient un cigare trempé dans une substance hallucinogène conforme à ce qu’ils attendaient de la vie commune. Matorral usait alors d’un style concret ou abstrait selon ce que son esprit avait cueilli depuis le réveil. Mescal choisissait de se taire, d’attendre peut-être. Attendre que rien ne se passe. Que la nuit écrase le jour. Il sentait parfaitement la pertinence des idées émises par Matorral dans son délire. Il y avait bien un équilibre, mais entre eux, uniquement entre eux. Tout le reste tenait à un fil. Ce n’était pas ainsi que Mescal concevait l’équilibre. Il recevait et donnait, mais le désir n’expliquait rien. Ce n’était pas le désir cette façon de s’aimer. Il manquait une intention à leurs actes. Matorral ne parlait jamais du vide. Et pourtant, il y avait aussi le vide. Et c’était une source d’angoisse.

 

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