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Article publié le 28 juin 2012. oOo Walk in silence, Ian Curtis, Atmosphere La présence, au mieux intermittente, au pire éphémère. Ephémère présence par où la mort agit au plus près, nous ramenant rudement au souvenir de l’abîme qui nous sépara d’emblée, abîme à franchir encore et encore pour que l’intermittence affirme encore et toujours sa présence radiante. Fragmentation, ainsi, du temps qui va, emporte tout dans l’indifférence, la révoltante banalité étant seule, au fond, à assurer un sol un tant soit peu ferme à ce qui exalte un bref instant de notre vie, quelques minutes, quelques heures au mieux, dans la solitude interrompue.
Paradoxale présence qui, pour mieux trancher sur le vide épars, s’abîme dans l’absence irrémédiable, nous laissant comme des enfants au chevet d’une solitude encore à naître mais déjà grosse d’avenir. Hapax ? Non seulement. Car quelque chose vint à demeurer qui à présent se transmet. Ce n’est pas l’extase qui ne présida qu’une fois aux destinées de notre sensibilité juvénile, mais une joie, par-delà la peine infinie, la perte irréparable, le dédain du temps et l’absence de réponse au défi lancé par cette part divine de nous qui a brillé dans l’art de quelques-uns que nous avons immédiatement reconnus comme des frères d’armes. Ainsi, Ian, je pense à toi. Dans la noirceur du miroir, nulle trace de toi, mais dans les yeux une lumière qui a passé de toi à nous, à transmettre à toux ceux que la distance exaspère. Dans la laideur. Fleurs fanées, jetées. Une beauté appareille. Ses gréements craquent au vent. Le large apparaît, amoureux de la côte. Un large sourire entrevoit l’horizon qui affronte. Loin de toute ivresse. Fermeté des rives qui emportent le marcheur vers le large de ses rêves.
Jean-Michel Guyot 28 juin 2012 |
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