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Poesía para nada Poésie pour rien
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 Article publié le 29 octobre 2005.

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traduit en français par Patrick CINTAS

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Prólogo

 

I.

 

He leído poetas

Cuyas palabras canonizan las mentiras.

He conocido desamores

Que se desvanecen en el cielo

Como las palabras mismas

Que yo mismo pronuncié

En el oído izquierdo de una estrella.

He visto el auge y caída

De voces que pronuncian

Conocimientos abstractos.

He recorrido sólo cinco ciudades

Y en ellas he visto calles

Capaces de generar adicciones.

He conocido la magia

Del insomnio diurno.

He visto, cada noche desde mi adolescencia,

Un palacio disonante

Que se alza cristalino

En el espejo de mi sueño.

 

II

 

Enciendo la televisión

Y veo tres poetas pontificando.

 

El primero canta

Las victorias de un ejército primigenio,

Identitario,

Que amanece todos los días en la memoria de los feligreses

Y en las sonrisas de los escolares

Entonando el himno nacional.

 

El segundo suspira sus versos

Más que recitarlos.

Habla del erotismo original,

La mujer perfecta cuyos pechos

Son edificios levantados

En la arena de los ancestros.

 

El tercero, más profundo,

Empuña la antorcha en el camino

De un nuevo conocimiento poético

Que se debate

Entre distintas alquimias heredadas

Por la incógnita de Dios.

 

III.

 

Escribirte

Es como leer de nuevo

Poesía memorizada en la secundaria.

 

Recuerdo que mis cartas se inspiraban

En el plan de estudios

De la clase de segundo.

 

Me enamoré de ti con Nezahualcóyotl,

Te alabé en clave de Sor Juana,

Imaginé nuestro matrimonio cual Manuel Acuña

Y hasta te hice el amor según José Juan Tablada.

Me dejaste por el rubio ignorante

Que mejor pateaba la pelota.

 

Caminabas por las tardes

Sonriendo como colegiala

(¡Eras colegiala !)

 

Yo te reprocho tu ignorancia

Y sonrío todas las noches

Sabiendo que reprobaste siempre

Español en la secundaria.

 

IV

 

Amanece

Y la soledad sigue atravesando la historia.

¿Cómo lograr una escritura

Que reclame los paraísos comunitarios

Si el poeta está solo (solo) solo ?

 

Amanece

Y todo el experimentalismo

Resuena desastrosamente su vacío.

Los límites de la palabra se extendieron tanto

Que ahora habitamos un páramo sin fronteras.

 

Amanece

Y todo el lenguaje se consume

En la ignorancia de los poderosos

Y de los falsos revolucionarios.

 

Amanece

Y te escribo un verso,

Sólo un verso,

Hasta que decido borrarlo

Para evitar que la tiranía

Se apodere de nuestro amor.

 

V

 

Las catedrales oscuras se erigen

En el medio de calles soleadas,

Desiertas,

Transitadas muy a veces

Por insomnes que leen

La borra del café tras el volante.

Las calles son invadidas por una religión

De palabras, cadáveres y olvidos,

Tres, ¡Siempre tres !

Que se difuminan al despertar

De una ciudad violenta y pragmática

 

VI

 

Quisiera ser decimonónico

Para escribir el amor, las ciudades y la patria.

 

VII

 

La noche se acerca acechante

Amenazando con ojos abiertos

Y cortinas brillantes.

 

Una promesa de ciudad,

De imágenes,

De idiomas nunca pronunciados.

 

Visito en el crepúsculo un museo

De retratos enmohecidos

Que respiro

Y me enamoran.

 

Y conforme el sol se oculta

Llevándose en su carroza

Las tradiciones de los hombres,

Comienza la lucha por una transformación

Acaecida en el seno

De todo deseo erudito.

 

VIII

 

Una canción olvidada

Se consuma

En las esquinas

De las ciudades de mi memoria.

 

Una canción que nace, cada noche,

En la vocación anacrónica

De todo flaneur

Caminando por Norteamérica

Y sus contradicciones.

 

Fumas una pipa, amor,

Y te olvidas de la historia.

 

A fin de cuentas,

Las canciones que te conmueven

Han dejado de ser revolucionarias.

 

IX

 

Ingreso a una nube de humo de tabaco

Y observo palabras que se consuman

En el cuerpo de una veinteañera.

 

Escucho una letanía que carece

De todos los recursos formales.

 

Una canción sagrada que sacrifica la tonalidad

En nombre de la rabia y la pasión.

 

Ingreso a una nube de humo de tabaco

Y observo la poesía disolviéndose

En una copa de vino chileno.

 

Termina el poema

Sin haber dejado su obituario en una página.

 

X

 

He sido educado en cánones marginales

Y pervertido por tradiciones añejas.

He creído que las pirámides

Ocultan una verdad trascendente

Antes de descubrir que no son más que piedras.

He tomado tu mano inocentemente

Y caminado las ciudades y las películas

Con tu rechazo.

He aprendido a escribir

Una poesía para nada

Y he dejado que la nostalgia

Transforme mis gritos y mis palacios

En las ruinas fantasmáticas

De cualquier teoría

De la revolución social.

 

Note. This poem is the opening part of the book Poesía para nada which will be published in Mexico by the National Council for Culture and the Arts on November 2005.

 

français

español

Prologue

 

I

 

J’ai lu des poètes

Dont les mots canonisaient les mensonges.

J’ai connu des maux d’amour

Qui s’évanouissent dans le ciel

Comme les mots

Que j’ai moi-même prononcés

Dans l’oreille gauche d’une étoile.

J’ai vu l’essor et la chute

Des voix qui prononcent

Des savoirs abstraits.

J’ai parcouru seulement cinq villes

Et j’ai vu leurs rues

Capables de produire la toxicomanie.

J’ai connu la magie

De l’insomnie nocturne.

J’ai vu, toutes les nuits depuis mon adolescence,

Un palais dissonant

Qui s’élève cristallin

Dans le miroir de mes rêves.

 

II

 

J’allume la télé

Et je vois trois poètes pontificant.

 

Le premier chante

Les victoires d’une armée uniforme,

Identitaire,

Qui se lève tous les jours dans la mémoire des paroissiens

Et dans les sourires des écoliers

Qui entonnent l’hymne national.

 

Le second soupire ses vers

Au lieu de les réciter.

Il parle de l’érotisne premier,

La femme parfaite dont les seins

Sont des immeubles érigés

Dans le sable des ancêtres.

 

Le troisième, plus profond,

Empoigne la torche sur le chemin

D’un nouveau savoir poétique

Qui se discute

Entre les alchimies héritées

De la méconnaissance de Dieu.

 

III

 

T’écrire

C’est comme lire encore

La poésie apprise par coeur à l’école.

 

Je me souviens que mes lettres s’inspiraient

Des leçons

De la classe de seconde.

 

Je suis tombé amoureux de toi avec Nezahualcóyot,

Je t’ai parlé en code de Soeur Jeanne,

J’ai imaginé notre mariage comme Manuel Acuña

Et je t’ai même fait l’amour selon José Juan Tablada.

Tu m’as laissé tomber pour ce blond ignorant

Qui était meilleur au foot.

 

Tu te trpomenais le soir

Souriant comme une coolégienne

(Tu étais collégienne !)

 

Et je te reproche ton ignorance

Et je souris toutes les nuits

Sachant que tu as toujours réprouvé

L’espagnol à l’école.

 

IV

 

Le jour se lève

Et la solitude continue de traverser l’histoire.

Comment trouver une écriture

Qui appèle les paradis communautaires

Si le poète est seulement seul ?

 

Le jour se lève

Et tout l’expérimenralisme

Résonne au désastre de son néant.

Le limites de la parole ont été tellement reculées

Que nous habitons désormais dans un lieu sans frontières.

 

Le jour se lève

Et tout le langage se consume

Dans l’ignorance des puissants

Et des faux révolutionnaires.

 

Le jour se lève

Et je t’écris un vers,

Un seul vers,

Jusqu’au moment de l’effacer

Pour éviter que la tyrannie

S’empare de notre amour.

 

V

 

Les cathédrales noires se dressent

Au milieu des rues désertes,

Désertes,

Traversées souvent

Par des insomniaques qui lisent

Dans le marc de café derrière un volant.

Les rues sont envahies par une religion

de mots, cadavres et oublis,

Trois, toujours trois !

Qui se dissipent au réveil

De la ville violente et pragmatique.

 

VI

 

J’aurais aimé être dix-neuvième

Pour écrire l’amour, les villes et la patrie.

 

VII

 

La nuit s’avance en guetteuse

Se levant les yeux ouverts

Et les rideaux lumineux.

 

Une promesse de ville,

D’images,

De langues jamais dites.

 

Je visite un musée au crépuscule

Un musée de portraits moisis

Que je respire

Et j’en tombe amoureux.

 

Et ainsi le soleil se cache

Emportant dans son char

Les tarditions de l’homme,

Commence la lutte pour une transformation

Tombée dans le sein

De tout désir érudit.

 

VIII

 

Une chanson oubliée

S’éteint

dans les coins

Des villes de ma mémoire.

 

Une chanson qui naît chaque nuit

De la vocation anachronique

Du flâneur

Traversant l’Amérique du Nord

Et ses contradictions.

 

Tu fumes la pipe, mon amour,

Et tu oublies l’histoire.

 

Au bout du compte,

Les chansons qui te touchent

Ne sont plus révolutionnaires.

 

IX

 

Je m’installe dans un nuage de fumée de tabac

Et j’observe les mots qui se consument

Dans le corps d’une fille de vintg ans.

 

J’écoute une litanie qui manque

De ressources formelles.

 

Une chanson sacrée qui sacrifie la tonalité

Au non de la colère et de la passion.

 

Je m’installe dans un nuage de fumée de tabac

Et j’observe la dissolution de la poésie

Dans un verre de vin chilien.

 

Le poème s’achève

Sans avoir laissé la trace de son obituire.

 

X

 

J’ai été éduqué en dehors des canons

Et perverti par de vieiles traditions.

J’ai cru que les pyramides

Cachaient une vérité transcendante

Avant de m¡apercevoir qu’elles n’étaient que des tas de pierres.

J’ai pris ta main innocemment

Et je me suis promené dans ñes villes et dans les films

Sans ton accord.

J’ai appris à écrire

Une poésie qui ne sert à rien

Et j’ai laissé la nostalgie

Transformer mes cris et mes palais

En ruines fantasmatiques

D’une théorie quelconque

De la révolution sociale.

 

Note : ce poème est le prologue de Poésie pour rien qui sera publié au Méxique par le Conseil National des Arts et de la Culture en novembre 2005.

 

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