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Commencement de la fin Extrait de Pour le réalyrisme
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 Article publié le 14 septembre 2011.

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Polémique plus que pamphlet, il n’en reste pas moins que les vraies questions s’y trouvent posées. À chacun d’apprécier les réponses de Roland Nadaus ou au contraire de les... dénaturer. Vivifiante blessure. Patrick Cintas.

 

« Ah ! Il faut bien le dire, nous sommes mal, nous sommes mal avec le temps. »
-
André Breton (Préface de la réédition du Manifeste du Surréalisme)

Enfin nous commençons d’en finir avec le terrorisme des intellichiants et des lincuistres. Certains signes – et d’abord un grand désarroi – donnent à entendre et à voir qu’un changement profond est en marche, après cette longue et lourde et pesante période de glaciation que nous finissons de vivre.[1]

Cependant, déshabitués de pouvoir respirer librement, le moindre souffle frais nous saoule, et nous ne percevons pas tout de suite, ni tout à fait, en quoi ce qui commence signe quelque chose de peut-être plus nouveau que jamais – et ce qui pourrait être le début réel d’un nouvel humanisme

Dans les lettres, et singulièrement en poésie, je le baptise « réalyrisme ».

Mais il y a encore beaucoup à faire pour achever de naître – avant de pouvoir grandir –. La diversité même de ses sources et de ses expressions en masque encore la silhouette profonde, le corps et la volonté.

Quant au terrorisme installé, il n’abandonne pas si vite ses positions – car il ne s’agit pas d’un terrorisme clandestin : en politique on parlerait de terrorisme d’état, de terrorisme institutionnel.

Il est vrai qu’à ces positions sont liés quelques prébendes – fussent-elles bien maigres – quelques honneurs – fussent-ils bien légers –. Mais dans une période de crise on n’abandonne pas facilement le fétu de la paille à quoi l’on s’accroche comme s’il s’agissait d’un radeau ! Certains en mourront et c’est grand dommage, et c’est grande pitié – . D’autres, plus opportunistes, tenteront leur reconversion : on a déjà vu pire et nos années abondent d’exemples où tel donneur de leçons politico-littéraires a brûlé ses anciennes icônes au nom de la « nouveauté »… Il y a aussi les « renégats sincères » qui, à l’image de l’apôtre, trouvent leur chemin de Damas et vous tendent la main après vous avoir injuriés pendant des siècles. Ceux-là tuent Mao mais dix ans après qu’il est mort. Je les préfère, il est vrai, à ceux qui se baptisent « nouveaux » parce qu’ils renouent avec la pensée des générations précédentes et le fric des gogos d’aujourd’hui.

N’empêche : cette attirance vertigineuse vers hier, ce long regard dans le rétroviseur, témoignent qu’aujourd’hui n’est déjà plus aujourd’hui, que la fin commence, et qu’on voudrait bien justement qu’elle soit enfin un nouveau commencement…
Les « juges » d’aujourd’hui sont en train de mourir. Leur balance est faussée, caduque. Les condamnés n’acceptent pas la sentence et ils commencent même, enfin, à s’en foutre, tout simplement.

Les flics disant : « au nom de la Loi » ne s’attireront plus bientôt, qu’un haussement d’épaules.[2]

Les mathématiciens de la langue, chargés de programmer l’avenir, pourront continuer leur délire paranoïaque et totalitaire : on leur laissera une chapelle où exposer leurs cris et leurs graffitis, ils pourront même se réunir comme ils le voudront, mais nous, nous irons respirer la parole libre et partagée, fraternelle.

Nous parlerons d’ici, d’où nous sommes, comme nous sommes.

Pour la re-création.

Faute de quoi, la barbarie l’emportera – sans grande violence d’ailleurs, comme un virus pépère dans un corps pourri. 

Roland Nadaus


[1] Mais il est vrai que le XIXème siècle vient à peine de s’achever…1960 était plus près de 1860 que de 1968.

[2] sauf si la loi est revitalisée, ré-anoblie. Le « Au nom du Peuple » prononcé par des mercenaires, au service des privilégiés et des pharisiens a perdu tout sens magique…

 

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