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Article publié le 1er juin 2011. oOo Un, Je flânoche au bord d’un ravin. Je sème des vers et des proses, des roses de Puteaux, en vain, des roses rouges de Provins, des allées de L’Haÿ-les-Roses… Mignonne, allons voir si la rose qui ce matin avait éclose sa robe de pourpre au Soleil… L’eau de rose des gorges de Dadès ! Arx tarpeia Capitoli proxima ! Tu dis ? La roche Tarpéienne est proche du Capitole ! Aujourd’hui, lauré, auréolé… Demain, roi, prince, poète dépossédé, relégué, poussé dans le vide… Le cap de la Dame, le saut de Leucade ! En bas la mer. Sappho y brise sa lyre éprise de Phan.
Le dessinateur, l’écrivain, l’organiste des Jaquet-Droz et de Leschot, un octavin… La musicienne joue corps et âme cinq motifs. L’automate reproduit bel et bien, les morceaux. Sur l’instrument même ? Un vrai ? Regarde ses doigts !. Ses yeux sur les touches ! Regarde ! On dirait qu’elle respire ! Elle respire ! Putain, elle respire ! Ses seins, sa taille… Attends ! Quoi ? Sa révérence. Approche… Le dessinateur… Il crayonne un chien, le portrait de Louis XV, Louis XVI et Marie-Antoinette, un papillon tirant le char de Cupidon. C’est dingue ! L’écrivain trempe sa plume d’oie dans un encrier et… Tu me ferais croire qu’il… Encore une phrase fraîche écrite ! T’abuses, merde ! Je raffole des années vingt, du temps solaire de Bérose ! Prêtre, historien et astronome chaldéen, contemporain d’Alexandre… On lui doit un cadran solaire et une histoire de sa Babylonie.
Pernod, hypocras, brandevin, malvoisie… Hip ! Hourra ! J’arrose ! Trois dés, deux doigts, je suis devin ! De quoi demain sera-t-il fait ? Demain ? D’hier et d’aujourd’hui ! Je démode, je raccommode, j’accommode… Une fiasque, je suis divin ! Une goutte, je suis morose.
Je marche le long du canal Saint-Martin, mon arme en bretelle. Les écluses, l’Hôtel du Nord, les quais… Ma vie n’est pas une existence. Si tu crois que mon existence est une vie. Les décors… Les Studios de Billancourt. Atmosphère, atmosphère, quand tu nous tiens ! Paris ton poète infernal joue de la station Arsenal aux proseraies de Bagatelle ! La station Arsenal du métropolitain parisien, entre Bastille et Quai de la Rapée, a été définitivement bouclée le 2 septembre 1939. Pourquoi ? La quasi-totalité des employés de la Compagnie d’exploitation s’est retrouvée dans la mobilisation de la Seconde Guerre mondiale.
J’arrache au kiosque mon journal. La République que dit-elle du pain, des jeux de Juvénal, des devinettes d’Epinal et des marbres de Praxitèle ? Panem et circenses ! Du pain et des jeux ! Deux siècles dans les oubliettes, le poète satirique ! Juvénal ? De quoi perdre son latin. A cheval sur… Les principes ? A cheval sur… Sur son bidet ? Sur le Ier et le IIe siècle. J’ai gagné une image ? Une planche ! Puisque tu as été sage… Un objet s’y cache. Dans l’image ? Là, c’est un personnage. Je le connais ? Non, mais tu vas le connaître. Lis l’explication ! Mort en 1836, mon affaire tourne encore à Epinal. Qui suis-je ? Retourne … Pas derrière… Le haut en bas ! Les initiales, J-C P. L’inventeur des images ? Prends le Larousse. Je cherche quoi ? Epinal, pardine ! Epinal… Epinal… Jean-Charles Pellerin ! Et Praxitèle ? Rien, presque rien sur Praxitèle ? Si peu. Sa vie… Sa mort… Ni quand, ni comment ! Des environs… Des anecdotes, on en a ! La courtisane Phryné, sa maîtresse, pose pour l’Aphrodite de Cnide.
Je traverse un long bacchanal, je m’empêtre dans des dentelles… Quel boucan ! Je trébuche. Je ramasse des bûches ! Je n’ai boussole ni fanal. Regarde le porte-jarretelles du gus Eiffel ! J’en aurai mis des points finals à mes chants, à mes tarentelles. Je reprends mon havresac et mes coquilles. Liszt, Debussy, Rossini, Fauré, Bizet, Rota… Tous piqués de la tarentule.
deux, Je flânoche au bord d’un ravin. Je sème des vers et des proses, des roses de Puteaux, en vain, des roses rouges de Provins, des allées de L’Haÿ-les-Roses…
Le dessinateur, l’écrivain, l’organiste des Jaquet-Droz et de Leschot, un octavin… Je raffole des années vingt, du temps solaire de Bérose !
Pernod, hypocras, brandevin, malvoisie… Hip ! Hourra ! J’arrose ! Trois dés, deux doigts, je suis devin ! Une fiasque, je suis divin ! Une goutte, je suis morose.
Je marche le long du canal Saint-Martin, mon arme en bretelle. Paris ton poète infernal joue de la station Arsenal aux proseraies de Bagatelle !
J’arrache au kiosque mon journal. La République que dit-elle du pain, des jeux de Juvénal, des devinettes d’Epinal et des marbres de Praxitèle ?
Je traverse un long bacchanal, je m’empêtre dans des dentelles… Je n’ai boussole ni fanal. J’en aurai mis des points finals à mes chants, à mes tarentelles.
trois ! Je flânoche au bord d’un ravin Je sème des vers et des proses Des roses de Puteaux en vain Des roses rouges de Provins Des allées de L’Haÿ-les-Roses
Le dessinateur, l’écrivain L’organiste des Jaquet-Droz Et de Leschot un octavin Je raffole des années vingt Du temps solaire de Bérose
Pernod hypocras brandevin Malvoisie Hip Hourra J’arrose Trois dés deux doigts je suis devin Une fiasque, je suis divin ! Une goutte je suis morose
Je marche le long du canal Saint-Martin mon arme en bretelle Paris ton poète infernal Joue de la station Arsenal Aux proseraies de Bagatelle
J’arrache au kiosque mon journal La République que dit-elle Du pain des jeux de Juvénal Des devinettes d’Epinal Et des marbres de Praxitèle
Je traverse un long bacchanal Je m’empêtre dans des dentelles Je n’ai boussole ni fanal J’en aurai mis des points finals A mes chants, à mes tarentelles
Robert VITTON, 2009 |
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