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Corbeille de fruits - Présenter la face mûre de chaque pomme Cloches tibétaines - Au front de la boulangère un peu de farine Goutte à goutte - Le cornet croqué par la pointe Au ciel un éclat - Le sillon net Croise le sillon tremblé Chocolat chaud - et sa main toujours si blanche Bougie froide - Un moucheron pris dans la cire Moustique, moustique, Nos sangs mêlés sur le mur… Brise sur l’étang - La lumière chassée vers le bord Un rien plus orange les yeux des pigeons qui se bécotent Il a plu - des petits cailloux de brique dans les labours Il trempe dans l’eau son pain sec - Le corbeau Les corbeaux s’ils se battent ou s’accouplent le savent-ils eux-mêmes ? Bébé corbeau - Il se fait dévorer en grognant Trottoir puant - Le tas de chiffon ressemble à un clochard Ce marronnier Qui fleurit à la Toussaint Comment l’alerter ? Fruit pelé à vif - Immobile sur la goutte Une abeille Repas de famille - Après l’enterrement Les frites Deux vieux sur le seuil - La cloche dissone Sèche cheveux - La coiffeuse enfin se tait Sous le cagnard Ses bras ballants – et ses pieds : tchi... tchi... tchi... Dans le double vitrage Couchée sur le dos Une mouche momifiée Bassin vaseux - Autour de la pastille de chlore L’eau si pure Roulant ses poubelles Soudain le nez en l’air - L’orage Troisième jour de neige Le frigo presque inhumé A la décharge Nuit de noces - partageant notre dortoir une chauve-souris pluie fine - sous son ombrelle en dentelle la mariée sourit 8 à 8 fermé - La vieille reprend son souffle et repart Plongeon - Le sillon brisé du ragondin Nuit profonde - A la porte des toilettes le crapaud Dernière messe - Le cliquetis d’un encensoir dans le silence Une pâquerette pour chaque tombe - L’enfant Fraicheur du soir - La lumière sous les ailes de mouettes Souffle du soir - Mon oncle dans l’encoignure secouant la nappe Courant sur le sable vers la nuée des mouettes - Comment les rejoindre ? Le champ des gitans - Je frotte sous mon nez un brin d’armoise Tourbillon - Les rires fous des mouettes d’un bleu à l’autre Filtrant la lumière du soir les épis de lin Aiguilles dorées - Cette année encore les mélèzes meurent Marée base - Enfouie sous les mouches la chose morte Fin du jour - La pénombre plus grande à chaque page Soir de paix - Je recouds la poche de mon jeans Passant sous l’arbre un frisson de feuilles dans mes cheveux Pas un souffle - Pourquoi bouge-t-elle cette seule feuille ? Moucheron - Au dessus de mon orteil le ciel Vitres poussiéreuses "Je t’aime" tracé à l’envers - Le chef de gare siffle Le pigeon - il la tient par une plume sa conquête Bêlements - Le duvet des linaigrettes au bord du lac Soudain l’âne charge les moutons - Montagnes au soir Translucides les alevins - ombres noires Camping sauvage - une langue de vache sur le pain de sel Insomnie - La course des loirs dans les combles Salle d’attente Derrière la cloison une toux de femme Du côté frais tourner l’oreiller - Nuit sans fin Frisson sur l’onde - la feuille morte double la plume Projetant l’ombre d’une lampe une autre lampe de la fenêtre à mes poumons le vent de la nuit
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