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 Article publié le 10 septembre 2010.

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Réveil

Je me réveille en sursaut et je vois que tu portes en toi l’indéniable sceau qui strie le silence de ta croix.

J’ai parcouru l’étroite sente jonchée d’ivraie sans faire halte Au loin, uniquement de l’asphalte, des monticules de rentes.

Des pas ont longtemps sifflé sur le chemin calcaire du désert qui jadis, lactescent a perdu tous les jardins de serre.

Je veux croire que tu sens encore sous tes pieds le crissement des absents qui vaille que vaille, vont te délivrer.

Phébus

Tu m’as tissé dans le fil de ton corps, suinte de ses rebords, une encre mordorée. De toi, je nourris mes écrits De toi, est inspirée ma vie Seulement, mille mercis. Laisse-moi à ma libre folie, laisse-moi à cette addiction inouïe Tu restes mon cistre à l’infini. De cette aube bénie, tu n’imagines la tendresse ressentie. L’écho de l’allégresse retentit au contact de ton corps alangui Seuls, murmurent et grondent, nos respirations constantes, le brouillard de nos sens, la fusion de nos corps en transe et la transpiration de ces lettres de feu gravées en ce cocon de délice. Tes refrains tumultueux font graisser en douce mes hélices. Des mots, de ma plume, frémissent quand les sensations implosives sévissent. De ta bouche ardente, tu laisses échapper les accents de ta frénétique ivresse. Je me noie dans la fossette de tes joues en rosette. Ta gourmandise dessine, plus sensuelle la rage qui, à toute épreuve, ruisselle. Explosion intense. Elle m’étreint de dix mille souffles haletant, trop confondus, trop retenus Non ! Phébus, tes émois ne sont pas tus Enfin, ton cri fend la voie lactée. Déjà, je n’entends plus. Je ressens … Oui.

Jeux

Rien ne va plus, faites vos jeux ! Je ne sais pas si je peux si le jeu en vaut le parapluie. Je joue depuis des heures La tachycardie du soupçon rôde là où l’adversaire coriace déjoue mes plans abscons Nul ne dévisage, mais jauge. Seules les œillades tactiques se bousculent et occupent toutes les pensées. J’impulse la pression du jeu de dame Je ne peux reculer, sinon me mettre en échec Ou encore sortir mon chèque Je filète à y miser mon âme, le convoi de mes gestes niais cèdent les dernières digues et lapident tes forces. Je m’abandonne à mon sort en sachant que j’y gagnerai encore à vider mon coffre-fort.

L’oubli

Les profondeurs émeraude de cet Ogoué Qui abritent les billes d’okoumé tout de verdure serpenté sont livrées à la cupide sérendipité. Du fleuve où sommeille L’hydre, sentinelle du valeureux piroguier près de l’équateur, même la vallée la plus fertile est lorgnée par l’erpétologue qui amoncelle et dissèque toutes les espèces dans son cahier des charges. Au milieu du carnage, il explore chaque méandre de cette forêt tropicale Ses fouilles, affectations amicales s’étagent sur plusieurs reports entre deux extrêmes de température la plus chaude et la plus froide de la planète, la chaîne montagneuse croît L’explorateur, à grand pas, s’aventure Sans prendre la mesure du layon futur

 

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