UNE DELIQUESCENCE
L´existence devint incohérence.
Le regard, porté sur l´extériorité, était telle une apparition multicolore, où des formes diverses s´entremêlaient, où des sons s´entrechoquaient, battant le rythme de la sensation.
Ainsi, naquit l´étrange monde, le monde étranger :
La totalité de l´extériorité devint source d´horreur
Le sol sur lequel le corps marchait, péniblement s´anéantissait.
Sentiment insupportable, l´insupportable était son unique sentiment : dissémination de la matière, explosion cérébrale, déchirure des formes, perte des contenus, la destruction du monde devint celle du corps.
Eclatement de l´être, la conscience perdit l´unité du corps
Eclatement des organes, le corps devint l´extériorité brisée par la perte de l´intégration du monde.
Il ne voyait plus que des objets informes, sans signification, brisés par sa matière, brisés par son esprit déclinant :
L´existence est incohérence,
Bercée par le bruit, le souffle de la matière détruite,
Matière tombant à terre, dans le vide
Vide dont le corps connaît le fond
J´entends l´écho se répercuter en toi
En toi, vide ; en toi, corps.