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Article publié le 31 octobre 2009. oOo L’ABJECTION Les errances nocturnes du corps ne la lassaient pas. Partout, elle me poursuivait, tel un meurtrier traquerait sa victime. Les volets restaient clos. L’angoisse de gagner l’extériorité ne quittait plus le corps:la honte était là. Elle s’immisçait dans chacune de mes pensées sans même que je m’en aperçoive. Je me regardais, j’essayais de sortir de ma matière. Je tirais sur mes bras pour me dégager de l’emprise de cette chair écœurante. Je tirais, je tire, je tire, je tire encore… Rien ne vient, rien ne vient !!! Je tirais sur mes bras pour sortir de mon corps. Le corps vagabonde dans le monde de l’extériorité : mets ton bras ici. Non ! Je n’arrive pas à marcher ! Alors mets-le plutôt comme ça. Pourquoi me regarde-t-elle ? Observerait-elle ma grande laideur ? Sûrement. Mais je n’arrive pas à marcher !!! Ce n’est pas grave, dit-elle, tu es presque arrivé. Encore un petit effort, la clé tourne dans la porte. Quelqu’un klaxonne ! Le corps se retourne furtivement en pensant : « Ils vont clamer cette laideur ! ». Mais je n’eus pas le temps de voir… j’étais déjà à l’intérieur. |
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